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« … « Mister Bojangles ». C’était le seul disque qui avait le droit de tourner sur l’appareil, les autres musiques devaient se réfugier dans une chaîne hifi plus moderne et un peu terne. Cette musique était un peu folle, elle était triste et gaie en même temps, et elle mettait ma mère dans le même état. Elle durait longtemps mais s’arrêtait toujours trop vite et ma mère s’écriait : « Remettons Bojangles ! » en tapant vivement dans ses mains.
Alors il fallait s’emparer du bras pour remettre le diamant sur le bord. Il ne pouvait y avoir qu’un diamant pour donner une musique pareille…
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… Donnez-moi le prénom qui vous chante ! Mais je vous en prie, amusez-moi, faites-moi rire, ici les gens sont tous parfumés à l’ennui ! avait-elle affirmé en s’emparant de deux coupes de champagne sur le buffet…
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… – Si vous voulez vous occuper, j’ai bien une idée…
– Je vous vois venir avec vos sordides idées, vous voulez que je me mette à travailler ! Je vous ai déjà dit qu’une fois j’ai essayé. Je m’en souviens parfaitement bien, c’était un jeudi matin.
– Oui, je sais, moi aussi, je m’en souviens parfaitement. Vous avez travaillé chez un fleuriste, et vous avez été renvoyée car vous refusiez de faire payer les bouquets !
– Mais enfin, dans quel monde vivons-nous ? On ne vend pas les fleurs, les fleurs c’est joli et c’est gratuit, il suffit de se pencher pour les ramasser. Les fleurs, c’est la vie, et à ce que je sache on ne vend pas la vie ! Et puis je n’ai pas été renvoyée, je suis partie toute seule, de mon propre chef, j’ai refusé de participer à cette escroquerie généralisée. J’ai profité de la pause du déjeuner, et je suis partie avec le plus gros et beau bouquet jamais confectionné dans le monde entier… »
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ICI, LA CHANSON DE NINA SIMONE —> Mr Bojangles
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Extraits de: « En attendant Bojangles » 2015 Olivier Bourdeaut.
Illustrations : 1/ et 2/ « Danseuses » Auguste Rodin 1840-1917.
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Fêter la vie…
BVJ – Plumes d’Anges.
Pour danser avec Rodin je crois que je ferai fi de mes rhumatismes 🙂
Merveilleuse ode à la danse et à la beauté.
Enfin je peux re-commenter sur ton blog !
je n’y avais plus accès 🙁
Bisous chère plume
¸¸.•*¨*• ☆
Un roman auquel j’ai trouvé beaucoup de charme et un mélange de légèreté et de tristesse touchant. Les danseurs de Rodin sont splendides.
Ces dessins de Rodin sont si beaux !
Comme Céleste, je n’arrive pas à laisser un commentaire ici pour des raisons qui m’échappent, je retente ma chance.
Comme ce texte est délicieux. Je rêvais d’apprendre à danser, la danse dite de salon : la valse, le tango, le pasodoble, le rock (le vrai). Et ce rêve s’est réalisé lorsque j’ai fêté ma quarantaine. Belles années s’en suivirent. 😉
Histoire qui est devenue une belle chanson et un film. J’aime également la version faite par Sammy Davis Jr !
Une douce mélodie, quelques bulles… nous voilà transporté dans un rêve nostalgique.
« Laissez lire, et laissez danser; ces deux amusements ne feront jamais de mal au monde ».
En écrivant cela, Voltaire savait qu’un jour, dans un de tes billets, tu parlerais d’un livre qui parle de gens qui dansent et que ça nous emporterait et qu’alors, là, il n’y aurait plus que de l’amour, plus rien d’autre.
C’est beau.
Comme c’est joli !
J’ai une amie qui dit : « Travailler ? Mais, je n’ai pas le temps … »
De joyeuses et dominicales bises.