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« … – L’enfant partit avec l’ange et le chien suivit derrière : Phrase du livre de Tobie dans la Bible –
Cette phrase convient merveilleusement à François d’Assise. On sait de lui peu de choses et c’est tant mieux. Ce qu’on sait de quelqu’un empêche de le connaître. Ce qu’on en dit, en croyant savoir ce qu’on dit, rend difficile de le voir…
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… Et si toute beauté pure procède de l’amour, d’où vient l’amour, de quelle matière est sa matière, de quelle nature sa surnature ? La beauté vient de l’amour. L’amour vient de l’attention. L’attention simple au simple, l’attention humble aux humbles, l’attention vive à toutes vies, et déjà à celle du petit chiot dans son berceau, incapable de se nourrir, incapable de tout, sauf de larmes…
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… Et l’enfant grandit. Il grandit comme grandissent les enfants : comme un arbre, plongeant les racines de ses bras dans la terre maternelle, puisant sa nourriture dans les sous-bois d’une parole, multipliant les attaches, élevant les branches des pensées dans la lumière du dehors. L’enfance est ce qui nourrit la vie. Qu’est-ce qui nourrit l’enfance ? Les parents et l’entourage, pour une part. Les lieux, la magie des lieux pour une autre part…
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… Si l’on veut connaître un homme, il faut chercher celui vers lequel sa vie est secrètement tournée, celui à qui, de préférence à tout autre, il parle, même quand, apparemment, il s’adresse à nous. Tout dépend de cet autre, qu’il s’est choisi. Tout dépend de celui auquel il s’adresse en silence, pour la considération duquel il a accumulé faits et preuves, pour l’amour duquel il a fait de sa vie ce qu’elle est… »
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Extraits de : « Le Très-Bas » 1992 Christian Bobin.
Illustrations : 1/« Rosemary, fille de John Noble » Alexander Fisher 1864-1936 2/« Tom » Charles Sprague Pearce 1851-1914.
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Se nourrir des douceurs de notre enfance…
BVJ – Plumes d’Anges.
Ce magnifique portrait va illuminer la journée et comme le soleil a décidé de me faire de l’oeil je vais doublement en profiter
C’est un des premiers livres de Bobin que j’ai découvert et il m’avait enchantée ; je devrais le relire maintenant.
Quand l’enfance n’a pas été très heureuse, la vie est faite de fragilités qu’il faut apprendre à gérer. Ce qui est mon cas.
On peut d’ailleurs trouver dans ces fragilités une certaine force paradoxalement.
Les racines de mon âme à moi plongent dans les bras des livres de Christian Bobin, tu le sais…
Ton billet vient en précurseur nous annoncer l’ évènement qui aura lieu ce jeudi soir à La Grande Librairie sur la Cinq, Christian Bobin et Jean-Claude Ameisen, mes deux amours (littéraires, bien sûr!) seront sur le plateau!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
C’était si doux là, ce soir, ces mots du « Très Bas », merci Bribri des Anges, au delà de tout.
Toujours aussi riche de simplicité et de merveilles à découvrir avec Bobin…:-)
Bisous Brigitte
De l’enfance, une source peut jaillir lumineuse , fortifier l’être en devenir , parfois, elle peut l’anéantir.
Christian Bobin toujours agréable à lire ! Sa simplicité de l’écriture est étonnante comparée à la profondeur de ses propos. Hélas je ne verrai pas l’émission sur la cinq demain car je serai au travail 🙁 J’essaierai de la visualiser sur le net. Merci pour ces beaux extraits et ces peintures toujours aussi merveilleuses. Belle soirée ! Bises
Merci pour l’enrichissement perpétuel que sont tes articles Brigitte. Début d’une vie, l’enfance nous forge une existence. C.Bobin a gardé cette simplicité, cette authenticité de l’enfance. Amitiés. Joëlle
parole davvero splendide quelle di Bobin che m’invitano a scoprirlo più intensamente, grazie mia cara
Merci pour ces beaux extraits dont j’aime bien l’auteur, bises