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« … – Allo c’est toi ? Salut
À quelle heure se retrouve-t-on Cet après-midi ? je ne me souviens plus
– Dès que possible On a dit
– À oui c’est juste
C’est quelle heure ? Dès que possible
– Maintenant Si ça va pour toi
– Ça va très bien
Et les voilà Qui accourent l’un vers l’autre
Impatiemment Avidement Passionnément
Et de rire
en voyant l’autre approcher
Et de se regarder
comme si ON ne s’était pas vu depuis
DES semaines
Et de s’embrasser
de s’embrasser sur la rue Collés l’un
à l’autre Encore et ENCORE
– As-tu vu cet Idiot
comme il nous regarde
Allez On se dévoue Encore UN pour
lui
Que fait-on ? Où va-t-on ?
Dans la cave Dans le grenier Dans la voiture
dans la forêt
on CONNAÎT
Ou ailleurs
car Ensemble
tout est à Faire et Tout à refaire
Repasser sur la trace de chacun
mettre une Nouvelle marque sur les
choses
– Tu vois là J’y suis venue pendant toute
mon enfance
– Et ce vieux mur Je voulais le revoir
avec toi
Partager ce qui était avant nous Nous
laisser couler dans l’AVANT
comme si ce temps devait être Comblé
Et après bien-sûr Comme d’habitude
la chansonnette de l’Après
si sol si sol la la
et nous partirons Ensemble
et nous Mettrons un matelas par terre
et nous achèterons une table Paysanne
do do do do fa
Ils accouraient l’un vers l’autre Légèrement
Innocemment
Légèrement innocemment
comme si l’amour était tout simple Tout clair
TRANSPARENT
Comme si le plus difficile Avait été de se rencontrer
et que maintenant
il ne restait Plus qu’à s’aimer
Un jour
nous avions décidé de partir Pour la
journée
Grande journée
– Salut
tu t’es faite Toute belle
– Pas vraiment Dix ans que je le
traîne ce pantalon
C’est plutôt Toi qui es tout beau
Et lui de faire Comme si son parfum
était arrivé Par hasard dans son oreille
Quelques baisers
– Est-ce que tu as envie de commencer
par un café ? Quel temps tu as vu Pas
un nuage
Et de démarrer De papoter De se
regarder Elle de se mettre Tout contre
son épaule De se glisser des baisers furtifs
Que voulez-vous de plus ? Le bonheur
parfait
Quand soudain… »
.
Un roman un peu fou, à la fois joyeux et pathétique. Il traite du couple, la grande histoire de la vie. Il questionne sur l’harmonie des relations homme/femme : peut-on vivre dans le parfait équilibre ou est-ce une illusion ?
Amélie, la narratrice, « tombe en amour » d’Émile mais lucide, sortant d’une histoire douloureuse, elle refuse de s’attacher à cet homme. Pourtant, pourtant… elle se laisse aller ; après mûre réflexion ils se marient et puis, un enfant, deux enfants pointent le bout de leur nez. Lui travaille à l’extérieur, elle s’occupe de gérer la famille. Mais mais mais… Amélie voudrait que tout soit parfait, surtout son homme. Mille et une émotions la submergent, le quotidien se transforme en montagnes russes …
Je vous laisse découvrir les aventures de ce couple étonnant, c’est souvent hilarant, Amélie était-elle intuitive dès le début de son histoire d’amour ou pas, toutes les histoires d’amour sont-elles les mêmes ?
L’auteure croque ses personnages avec délectation. Son roman est construit visuellement sur une architecture soignée – j’ai bien aimé – , les choses légères sont racontées sous forme de colonnes, centrées ou décentrées, les plus lourdes occupent tout l’espace de la page. Pas de ponctuation, des majuscules qui surgissent au milieu des phrases comme des éclats de voix, beaucoup d’énergie…
Ce texte loufoque, très original, bien écrit, vous plaira j’en suis certaine.
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21 septembre, journée internationale de la PAIX,
21 septembre 2025 : éclipse solaire partielle…
22 septembre 2025, l’équinoxe d’automne arrive,
équilibre du jour et de la nuit, un chemin à suivre,
belle nouvelle saison à tous !
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…
Extrait de « Oui Émile pour la vie » 1987 (réédition 2025 en Poche) Amélie Plume.
Illustrations : 1/« Groupe de quatorze dans l’architecture imaginaire » 2/« Juxtaposition de rouges » Oskar Schlemmer 1888-1943.
…..
Cultiver l’autodérision…
BVJ – Plumes d’Anges.


Beaucoup de Joie dans l’extrait que tu as choisis ! De légèreté aussi et une mise en page originale !
Merci Brigitte pour le rappel des dates. Bises bien pluvieuses aujourd’hui.
Un extrait plein d’entrain : les mots virevoltent au gré des émotions de chacun des personnages!
Mais cet amour passion, peut-il survivre aux années?
On a envie de connaître la suite…
En lisant ton billet « doux », chère Brigitte, j’ai d’abord été impressionnée
par les illustrations, le cubisme me mettant souvent en ébullition…
Je ne connaissais pas Oskar Schlemmer et ai donc appris son parcours
dans l’univers du Bauhaus dont j’avais découvert le rôle
dans une propriété familiale des Alpes…très intéressante .
Puisque tu mets l’autodérision sur le pavois, j’en profite
pour avancer l’idée qu’aucune histoire d’amour ne ressemble
à une autre tant notre éducation et nos « manières »
jouent un rôle primordial dans les coups de foudre qui durent…
longtemps, longtemps, longtemps 🌟
Belle entrée dans l’automne qui, chaque année, me fait réécouter
« Elle était si jolie », la chanson d’Alain Barrière où il évoquait
l’aujourd’hui éternel 🎶
L’extrait que tu as choisi est plein d’humour et la mise en forme donne un rythme particulier à sa lecture. Je ne connaissais pas du tout. C’est bien vrai qu’aucune histoire d’amour ne ressemble à une autre…
la forme, la manière dont le texte est présenté est une partie du contenu, et quand cette mise en forme parle elle interpèle et donne à penser, le couple incroyable aventure que la ronde des mots nous fait entrer dans la danse, le Bauhaus fut une grande école qui nous laisse à voir et revoir…
Vive la Joie ! Nous en avons tellement besoin !
Amélie Plume, quel joli nom ; qui me rappelle vaguement quelque chose, mais je ne l’ai pas lue, c’est sûr. Tu donnes très envie de la découvrir et comme il est en poche .. Bonne semaine Brigitte, bises.
Coucou. C’est d’abord les tableaux présentés qui ont attiré mon oeil et puis j’ai lu et je me suis laissée emporter par ces deux-là. Les histoires d’amour sont des abysses de réflexion. Parfois, tout semble couler de source et d’autres fois, ça coince, ça grince et puis cela redevient fluide. Je suis à un âge de ma vie où je regarde maintenant plus en arrière et moins en avant et ce texte m’a rappelé certains vertiges de l’amour vécus avant d’acuité. Bises alpines.
Là, tu nous fait assister à la naissance d’une relation.
Envie de se voir, de suite et à répétitions.
Et de bizouilles en bizottes, sans se soucier des regards obliques de Georges Brassens.
Tout ça est scellé par des naissances, et une vie au quotidien.
Métier au dehors, métier à la maison.
Comment créer un équilibre?
Je me note les références. ✅ Yann
Oh que j’aime cette page d’amour entre Amélie et Emile !!
On a envie d’en savoir plus sur leur histoire après tes extraits…
Je note !
Bises et belle continuation de semaine Brigitte
Cet extrait nous dit tout de la douce folie qui saisit les amoureux…car l’amour est la grande affaire de toute vie celle qui donne un sens à notre éphémère venue sur Terre ceux qui n’aiment plus sont morts sans le savoir Belle semaine à toi Brigitte
L’amour à ses débuts, dans l’impatience de se connaître et de se projeter ensemble… Chaque histoire est nouvelle et c’est merveille quand ce « pour la vie » renaît tous les jours.
Du rouge pour l’automne ? D’accord. Merci, Brigitte.
Légèreté, allégresse et de magnifiques illustrations.
Les souvenirs d’amours naissantes remonte, l’excitation, l’impatience…merveilleux.
Merci belle Plume, bonne journée ensoleillée, un beso