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« … À cet instant, une autre pensée traversa l’esprit de la mère.
« Tu étais une enfant à la larme facile, tu sais. Voir tomber les pétales du camélia d’hiver te faisait pitié. Tu les ramassais, tu les mettais dans une enveloppe ou entre les pages d’un livre… Je ne t’ai jamais vu les balayer et les jeter.
– Oui, quand j’étais petite.
– Tu confectionnais souvent des coussins avec des pétales séchés de différentes fleurs, les camélias, les daphnés, les violettes. (…) Tu étais une enfant si attentionnée, si minutieuse…
– Père aimait les coussins dont les fleurs avaient des parfums doux.
– Tu lui as même fabriqué un oreiller avec ces fleurs. Il a d’ailleurs eu du mal à s’y habituer.
– Oui, c’est vrai, je m’en souviens bien. – « Pourquoi cet arbre est-il arrivé dans notre jardin et y donne-t-il des fleurs ? Il aurait très bien pu pousser et fleurir dans une montagne, dans un bois ou dans le jardin de quelqu’un d’autre n’est-ce pas ? » Te souviens-tu d’avoir posé cette question à ton père d’un air très sérieux ? Sur le coup, il n’a pas su quoi répondre et il t’a dit : « Eh bien, il a eu envie de fleurir chez nous afin de devenir mon oreiller. » « Ah bon ! as-tu répondu. Alors l’arbre et les fleurs doivent être contents. » Il a ri, il t’a caressé les cheveux…
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… – Les enfants disent des choses compliquées.
– Les enfants trouvent tout curieux, dit Ineko, et dès qu’ils commencent à trouver une chose curieuse, l’ensemble de ce qui les entoure, les choses concrètes comme les phénomènes leur paraissent totalement mystérieux. Qu’est-ce-que c’est que ça ? Et pourquoi ça existe ? Ils ne comprennent pas…
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… Comme je détestais la tombée de la nuit quand j’étais petite, j’ai demandé à Père : « Pourquoi y a-t-il la nuit ? Il m’a répondu : « Parce que s’il n’y avait que le jour, ni Inéko ni moi ne pourrions dormir. » Je m’en souviens. « Alors, qui nous a donné la nuit ? » « Eh bien, ce doit être le dieu qui endort les humains. » « C’est le dieu du sommeil ? Il est comment ? Où se trouve-t-il ? » « On ne peut pas le voir puisqu’on dort. »…
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… – Il y a fleurs et fleurs. « La voix des bambous montre le chemin, les fleurs de pêcher illuminent l’esprit. »… »
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Extraits de : « Les pissenlits » livre inachevé de Yasunari Kawabata 1899-1972.
Illustrations : 1/ »Petite fille tenant des fleurs roses » Helen Hyde 1868-1919 2/« Oiseau et camélia » Hiroshige 1797-1858.
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Prendre soin des graines d’enfances…
BVJ – Plumes d’Anges.
Qu’il est doux de lire ces mots qui nous parlent si bien de l’enfance et de ses interrogations.
La curiosités des enfants est une lumière qui nous demande de l’alimenter afin de leur faire découvrir le merveilleux chemin de la vie qui passe par le coeur.
Sachons accompagner l’éveil de ces jeunes consciences pour qu’ils continuent tout au long de leur vie à se poser les bonnes questions.
Très belle fin de semaine… sous le soleil comme aujourd’hui !
L’enfance est fragilité et innocence. Elle peut être aussi cruelle( voir les harcèlements scolaires). Bon WE à toi .
ah un auteur que j’aime énormément et l’illustration est superbe
Un livre à découvrir, belle fin de semaine (un peu gris et froid ici…)
Ton premier tableau illustre si bien ton texte !
Attitude très douce, délicate et visage un peu penché, interrogatif…
Merci Brigitte et bonne fin de semaine ! Bises. Claudie.
Quelle grâce dans cette prose, quelle poésie, quelle légèreté !
Merci de nous faire connaître et aimer vos auteurs préférés !
Fiorenza qui se souvient des questions botaniques de sa fille
lorsqu’elle était enfant :
» Tu pourrais me dire le nom et le prénom de toutes les fleurs, Maman ?… »
J’ai reconnu l’écriture japonaise dès les premières lignes.
Un mélange inimitable de poésie et de profondeur.
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Un texte merveilleux d’innocence et très asiatique dans sa réflexion ; c’est ce que je préfère chez eux. Bon week-end Brigitte.
J’ai eu deux enfants et quatre petits enfants et j’ai adoré répondre à leurs questions J’ai d’ailleurs composé deux chansons que mes petits enfants Emilie et Romain chantent sur mon blog Canta la Vida » Dis papa pourquoi? » et « Dis papa y a-t-il un monde? »
Les questions de enfants sont compliquées et simples à la fois. Merci pour ce beau texte dont je ne connais pas l’auteur, ces magnifiques illustrations.
Bon week-end Brigitte.
Des mots d’enfance bien attachants! Beaucoup de grâce et de naturel dans cet extrait là!
L’enfance et ses inlassables questionnements !
L’univers à la portée de leur insatiable curiosité !
Que voilà une enfant Brigitte qui a ressemblé étrangement à une petite Michèle ….
As-tu gardé le plaisir de mettre entre les pages des livres les témoignages d’une nature que tu voudrais éternelle dans infinie beauté ?
Ici, ouvrir un livre est toujours un subtil rappel d’une splendeur passée…qui s’est tout simplement métamorphosée…
Rêve d’automne en douce pensée,
Amitiés,
Michèle
Quel magnifique texte qui nous dévoile combien c’est important d’écouter l’enfant qui, par ses interrogations, nous invite à réfléchir sur le sens de l’existence. Merci Plumes d’Anges pour ce beau moment et beau dimanche, je t’embrasse.
« Les fleurs de pêchers illuminent l’esprit » Cette phrase tombe bien – pour cette semaine ma couleur est « pêche ». Étincelles pêche, pensées pêche, énergie pêche. Je m’en réjouis d’avance !
Comme elle est jolie cette petite fille avec son bouquet de fleurs de pêchers.
Bisous
Tout est « déjà » là chez l’enfant mais tellement fragile que certaines possibilités peuvent disparaître à jamais dans les profondeurs de l’ombre. Amitiés.
Quel si joli texte de Kawabata, un auteur que je n’ai pas lu depuis tant d’années… Pays de neige, entre autres.
Merci pour ce rappel de l’enfance.
Bonne journée.
J’aime beaucoup cette « Petite fille tenant des fleurs roses » de Helen Hyde.