Artisans de paix ?…

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« … Nous voulons un changement, un changement réel, un changement de structures. On ne peut plus supporter ce système, les paysans ne le supportent pas, les travailleurs ne le supportent pas, les communautés ne le supportent pas, les peuples ne le supportent pas… Et la Terre non plus ne le supporte pas, la sœur Mère Terre comme disait saint François.

Nous voulons un changement dans nos vies, dans nos quartiers, dans le terroir, dans notre réalité la plus proche ; également un changement qui touche le monde entier parce qu’aujourd’hui l’interdépendance planétaire requiert des réponses globales aux problèmes locaux. La globalisation de l’espérance, qui naît des peuples et s’accroît parmi les pauvres, doit substituer cette globalisation de l’exclusion et de l’indifférence ! Je voudrais aujourd’hui réfléchir avec vous sur le changement que nous voulons et dont nous avons besoin. Vous savez que récemment j’ai écrit sur les problèmes de changement climatique. Mais, cette fois-ci, je veux parler d’un changement dans l’autre sens. Un changement positif, un changement qui nous fasse du bien – nous pourrions dire – rédempteur. Car nous en avons besoin. Je sais que vous cherchez un changement et pas vous uniquement : au cours de nos diverses rencontres, au cours de différents voyages, j’ai constaté qu’il existe une attente, une intense recherche, un ardent désir de changement de la part des peuples du monde. Même dans cette minorité toujours plus réduite qui croit bénéficier de ce système règnent l’insatisfaction et spécialement la tristesse. Beaucoup espèrent un changement qui les libère de cette tristesse individualiste asservissante.

Le temps, frères et sœurs, il semble que le temps soit sur le point de s’épuiser ; nous quereller entre nous ne nous a pas suffi, et nous nous acharnons contre notre maison. Aujourd’hui la communauté scientifique accepte ce que depuis longtemps de simples gens dénonçaient déjà : on est en train de causer des dommages peut-être irréversibles à l’écosystème. On est entrain de châtier la terre, les peuples et les personnes de façon presque sauvage. Et derrière tant de douleur, tant de mort et de destruction, se sent l’odeur de ce qu’un des premiers théologien de l’Église, Basile de Césarée appelait « le fumier du diable » ; l’ambition sans retenue de l’argent qui commande. Voilà le fumier du diable. Le service du bien commun est relégué à l’arrière-plan. Quand le capital est érigé en idole et commande toutes les options des êtres humains, quand l’avidité pour l’argent oriente tout le système socio-économique, cela ruine la société, condamne l’homme, le transforme en esclave, détruit la fraternité entre les hommes, oppose les peuples les uns aux autres, et comme nous le voyons, met même en danger notre maison commune. Notre sœur et mère la Terre…

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… La première tâche est de mettre l’économie au service des peuples : les êtres humains et la nature ne doivent pas être au service de l’argent. Disons NON à une économie d’exclusion et d’injustice où l’argent règne au lieu de servir. Cette économie tue. Cette économie exclut. Cette économie détruit la Mère Terre…

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… La deuxième tâche est d’unir nos peuples sur le chemin de la paix et de la justice…

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… La troisième tâche , peut-être la plus importante que nous devons assumer aujourd’hui est de défendre la Mère Terre. La maison commune de nous tous est pillée, dévastée, bafouée impunément. La lâcheté dans sa défense est un péché grave. Nous voyons avec une déception croissante comment des sommets internationaux se succèdent les uns après les autres sans aucun résultat important. Il y a un impératif éthique clair, définitif et urgent d’agir, qui n’est pas accompli. On ne peut pas permettre que certains intérêts – qui sont globaux mais non universels – s’imposent, soumettent les États ainsi que les organisations internationales, et continuent de détruire la création. Les peuples et leurs mouvements sont appelés à interpeler, à se mobiliser, à exiger – pacifiquement mais tenacement – l’adoption urgente de mesures appropriés… »

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Extraits du Discours du Pape François (trouvé sur le net) pour un changement de système mondial – Jeudi 9 juillet 2015 en Bolivie.

Illustrations : détails de la Fresque de la Tour de la Lanterne – Abbaye de Clairvaux à Milan – Stefano Fiorentino 1301-1350.

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Se donner la main…

BVJ – Plumes d’Anges.


8 commentaires sur “Artisans de paix ?…”

  1. Martine dit :

    Espérons que ce changement arrivera et que les humains verrons une autre façon de vivre et de partager cette si belle planète, je veux rester optimiste même si certains jours cela semble bien difficile, merci pour ton mot, j’ai fait un petit changement rapide! Bises

  2. naline dit :

    Merci pour le partage de ce texte; notre Pape ne ménage pas ses efforts pour nous interpeler ! J’ai lu le texte de sa dernière encyclique et il y a vraiment matière à réflexion, pour les chrétiens et pour l’ensemble de l’humanité.
    Bises chaleureuses !

  3. Aifelle dit :

    Magnifique fresque ! et pour une fois, je suis entièrement d’accord avec le discours d’un Pape. Bises Brigitte.

  4. Ce qu’il dit est vraiment très fort ; et je crois que cela touche beaucoup de gens, croyants ou pas.

  5. angedra dit :

    Croire, espérer et vouloir que de telles paroles portent leurs fruits !!!
    Que ton été soit beau.

  6. Dominique dit :

    Un Pape qui remporte tous les suffrages, il faut dire qu’il parle d’or et que l’on voudrait que les politiques l’écoutent un peu

  7. Lily dit :

    Un pape lucide, chaleureux, qui « parle » à beaucoup, en raison de son humanité, de sa simplicité. Gardons l’espérance !

  8. Paminé dit :

    la tâche est immense, les décisions qu’il faudrait prendre sont nombreuses et perturberaient tant de décideurs dans leurs propres vies et intérêts, que je ne vois pas l’avenir très « rose »! bon été Brigitte,

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