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« … – Pourquoi ils crient comme ça ?
– Ils ne crient pas. Ils bavardent.
– Ils ont l’air en colère.
– Ils ne le sont pas.
– C’est vrai ?
– Oui. Les oiseaux ne font que répéter les mots que nous avons oubliés…
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… Un chant se poursuivait sans interruption. Celui de l’oiseau qui occupait le centre du perchoir. Sa calotte était si blanche qu’elle en paraissait couverte de neige. Du fond de sa gorge débordait un chant précis de virtuosité au volume disproportionné par rapport à son petit corps. Il y avait des modulations, des variations d’intensité, des staccati, des trilles. Il y avait une introduction, une ligne mélodique, un intermède, un point culminant. Tout y était.
– Tous les chants d’oiseaux sont des chants d’amour…
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… Les oiseaux à lunettes avaient un chant encore plus pur que celui de l’eau, du cristal ou de toute autre chose au monde, ils élaboraient une dentelle de voix cristalline, dont en se concentrant on aurait presque pu voir se détacher les motifs dans la lumière…
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… Quand il parlait, l’oiseau se tournait toujours vers l’endroit d’où provenait sa voix. Jamais il ne l’ignorait, ni ne faisait semblant de ne pas l’avoir perçue, ni ne paraissait las de l’entendre. Tout dans l’attitude de l’oiseau disait que dans la mesure où quelqu’un qui donnait de la voix se trouvait là, il avait le devoir de l’écouter…
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… Lorsque le monsieur aux petits oiseaux ne pouvait s’occuper de lui, l’oiseau à lunettes s’efforçait de s’entraîner seul. Il aimait l’écouter alors. Bien sûr, c’était amusant de chanter ensemble, mais dans cet exercice solitaire, il y avait nécessité, pour le professeur, de ne pas s’immiscer, qui s’accompagnait de quelque chose de sacré, apaisant pour celui qui écoutait. Sachant parfaitement que son chant n’en était pas encore arrivé au point où il pouvait être offert à autrui, tout en mémorisant le modèle, l’oiseau gazouillait pour lui-même. Dans un coin de la boîte où ne parvenaient pas de bruits parasites, la tête légèrement plus basse que lorsqu’il s’entraînait avec son professeur, il fixait un point de la paroi de carton.
Pour ne pas le déranger, il l’observait à distance. Il le regardait discrètement, étonné de constater qu’une petite créature qui essayait de percevoir un son intérieur, et pas ceux du monde extérieur, pouvait paraître aussi intelligente…
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… Quelque part en son cœur il se demandait jusqu’où l’oiseau irait s’il le laissait chanter son content : son corps finirait peut-être par éclater en mille morceaux ? Il avait peur, alors. La beauté de ce chant le laissait pétrifié de peur. Mais l’oiseau, lui, ne craignait rien… »
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Extraits de : « Petits oiseaux » 2012 Yôko Ogawa.
Illustrations : « Nouveau recueil de planches coloriées d’oiseaux » 1/« Calliste à tête verte » 2/« Traquet à capuchon » 3/« Couturière à dos vert » 4/« Zostérops oriental » 5/« Batara gorgeret » 6/« Tyranneau à toupet » 7/« Moucherolle petit coq »
Nicolas Huet le Jeune 1770-1830 (et Jean-Gabriel Prêtre 1800-1840).
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Écouter les chants du ciel…
BVJ – Plumes d’Anges.
Tout ce qui vit chante l’amour, pourrait-on dire, mais de bien des façons différentes. Et les oiseaux ?…“Les oiseaux chantent parce qu’ils voyagent, s’aiment, se haïssent. Ce sont des joueurs curieux.” Cette phrase magnifique est extraite de la présentation du livre “Pourquoi les oiseaux chantent” de Jacques Delamain. Elle dit la diversité des mouvements que chacun porte en lui.
magnifiques oiseaux qui me donnent envie d’aller en peindre ou en coudre! Et en plus de lire le livre…
J’aime cette phrase « tous les chants d’oiseaux sont des chants d’amour »
et comme c’est beau le chant des oiseaux et durant l’hiver ça va bien nous manquer
Ecoutons les oiseaux chanter pour notre plus grand plaisir, enfin pour ceux qui les aiment. On remarquera qu’ils ont différentes musiques pour se parler et qu’elles sont ponctuées de virgules, de points et de silences, de gaieté et de tristesse. Oui leurs chants vont nous manquer cet hiver.
pas lu cet opus là mais ça ne saurait tardé car les oiseaux je suis fan
un chant qui m’enchante ! tous les matins d’été, quand je pars à 6 h 45, une fauvette salue mon passage par un grand chant joyeux. Une grande bouffée de joie pour la journée !
Au printemps je l’ai entends chanter. Je suis dans mon lit, il est cinq heures du matin. C’est la vie qui s’éveille toute en gaité.
J’ai toujours pensé que les oiseaux chantaient la beauté de la Vie et, quand nous les écoutons attentivement, ils arrivent à nous transmettre leur émerveillement ! Merci Plumes d’Anges et beau dimanche, je t’embrasse
Même quand un oiseau marche on sent qu’il a des ailes !