Vitalité…

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« … Shojin ryori signifie en japonais « cuisine pour l’avancement spirituel et la dévotion ». Elle a pour but de faire progresser spirituellement ses adeptes à travers l’acte de préparer et de consommer les repas.

L’entraînement à ce genre de cuisine exige de la part de celui qui la pratique un sens de l’effort total ainsi qu’un parfait contrôle de soi, deux qualités élémentaires et essentielles dans le bouddhisme zen. Elles impliquent le choix d’aliments de saison, des préparations variées, le respect et le goût des ingrédients, l’économie dans les gestes, l’exactitude et à travers tout cela l’appréciation de la vie en général, la recherche d’encore plus d’harmonie avec le reste du monde et un parfait accord avec soi-même.

C’est un véritable entraînement à la simplicité et à la frugalité (même les épluchures, dans les temples zen,  doivent être utilisées), une activité de caractère sacré. Mais c’est aussi faire de l’ordinaire une expérience extraordinaire, ce dont on retire une volupté certaine. Dans la pratique de cet entraînement, couper un navet n’est pas moins important que lire ou méditer. Esthétique, morale, éthique, santé, économie, tout y a trait.

Les principes de la cuisine Shojin :

– La qualité des ingrédients ;

– L’arrangement de la nourriture par couleurs selon les saisons ;

– Le gâchis interdit…

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… Quoique nos vies modernes soient devenues très confortables, explique le zen, nous nous sommes graduellement éloignés de notre environnement naturel et de l’appréciation des saisons. Nous oublions peu à peu la brise soufflant dans la cime des arbres et les doux rayons du soleil. Regarder la verdeur d’un bois, la couleur d’une fleur ou le vol d’un oiseau ne requiert aucune attention spéciale et, pourtant, ce n’est pas perdre son temps : on recouvre ainsi la santé qui est le fondement de tous les autres biens qu’on peut avoir en cette vie. C’est nourrir, en fin de compte, son « équilibre »…

… Contrairement à ce que l’on pense, nourrir sa forme physique ne suffit pas à maintenir sa vitalité. Ce n’est pas tant son corps qu’il faut nourrir, mais son énergie, son dynamisme intérieur. La maladie est un étiolement de l’énergie. C’est souvent la peur de tomber malade qui crée une obstruction intérieure. On ne peut obtenir du jour au lendemain l’accès à la sérénité, dont dépendent santé et longévité. Le stress, mot récent, exprimant, sous l’excès de l’excitation, ce qui trouble et désorganise notre vitalité, est exactement le contraire de « nourrir sa vie ». La nourriture (plus largement le régime) devrait avoir pour but de se concentrer en premier sur sa capacité à déployer et à conserver son potentiel vital. Pour cela il ne faut plus s’embarrasser du monde entier, des choses, des soucis… »

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« Nous sommes ce que nous mangeons » dit Jane Goodall…

Prenons du recul, réfléchissons, n’acceptons pas les poisons de la société industrielle : se bien nourrir est une belle fête qui nous rend légers et joyeux !

Extrait de : « L’art de la frugalité et de la volupté » 2009  Dominique Loreau.

Tableaux : 1/« Fruits et objets d’ornementation »  Anonyme du XIXème  2/« Asperges et groseilles »  Adriaen Coorte 1683-1707  3/ »Raisins et vases de porcelaine » Max Streckenbach 1863-1936.

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Remettre en cause nos nourritures…

BVJ – Plumes d’Anges.


13 commentaires sur “Vitalité…”

  1. Manée dit :

    Il me semble que l’on revient à des produits de bonne naissance et à un sens des saveurs.
    On peut être gourmet avec une tartine beurrée si le beurre est fin et le pain bien pétri !
    Très bons moments ma grande 🙂

  2. naline dit :

    J’ai une voisine japonaise et je suis frappée par le temps qu’elle passe à préparer les repas ! De mon côté, je suis de plus en plus attentive à manger des produits sains, de proximité et de saison. C’est tellement mieux !
    Belle journée, Brigitte !

  3. Paminé dit :

    Oui, préférons une pomme tachée, habitée, mais qui n’a subi aucun traitement; revenons à des valeurs essentielles , préferons le lin, le coton aux matières synthétiques, le bois au plastique, etc… le bon sens a encore droit de cité ! et n’oublions pas d’expliquer tout ceci à nos petits enfants, bonne journée Brigitte

  4. Aifelle dit :

    Le dernier paragraphe me parle directement, je vais le recopier et le relire souvent 🙂 Bonne journée Brigitte.

  5. Dominique dit :

    Ce texte que j’ai dans ma bibliothèque mais que tu me donnes envie de relire, ce texte donc me touche, plus comme Aifelle pour le dernier paragraphe
    Je fais partie de ceux et celle qui sont attentifs à la façon de se nourrir et de vivre mais en oubliant souvent que ce n’est pas seulement important pour la planète mais aussi pour soi !

  6. Daniel dit :

    Manger peu mais des produits de qualité: c’est ce que j’essaie de faire. Manger en pleine conscience et dans le silence. Manger peut être un acte spirituel.

  7. Arlette dit :

    Chacun de nos gestes, de nos comportements peut nourrir notre âme si nous le faisons en pleine conscience. Je commence ma matinée par les salutations aux éléments et par cet acte, un bien être trouve son chemin en moi.
    Belle fin de journée Brigitte avec de doux bisous Arlette

  8. ventisqueras dit :

    molto interessante un po’ difficile da metter in pratica per noi occidentali, ma questo tipo di saggezza dovremmo sempre tenere di conto perché venisse osservata
    un caro saluto
    Ven

  9. Nous nous sommes tant éloignés de cette simplicité essentielle. Et pourtant, là est l’avenir de notre santé physique et mentale. Amitiés. Joëlle

  10. telos dit :

    j’aime beaucoup lire loreau.. j’aime moins les objets, je ne garde que l’usuel, je veux dépouiller ma vie. j’ai lu un bouquin d’onfray sur ce sujet super aussi j’ai oublié le titre

  11. Kenza dit :

    Je suis toujours admirative de la philosophie asiatique! Le texte est merveilleux et admirablement illustré!
    Merci Brigitte pour toute cette beauté que tu partages si généreusement

  12. witney18 dit :

    Bjr, il est urgent de revenir à des choses de qualités, simples et équilibrantes, ici on essaie .
    Bon dimanche

  13. Nathanaëlle dit :

    Les mets de la cuisine Shojin Ryori sont, avant de les déguster, très jolis à regarder. Je suis une adepte des principes bio et de non-gaspillage, (je suis scandalisée par tant de gachis de la part de la société de consommation, d’un bout à l’autre de la chaine alimentaire), autant par mon éducation, par volonté d’une nourriture saine et surtout par respect de la nature. Ce sont les moines qui sont à la base de cette cuisine, je crois.
    Merci Brigitte pour ce partage, bon week-end ! Bisous

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