Traversée de désert…

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« … Debout avec le soleil et couché sous les étoiles, on prend part à la marche du monde, on bénéficie de ses beautés, d’instants de plénitude ; on pâtit de ses humeurs, ploie sous l’averse, peste dans la bourrasque. Le voyageur est ouvert à toutes les occasions ; disponible, il est le vagabond qui inquiète et qui fascine : il est libre…

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… « Ce qui caractérise la vie des nomades, ce n’est pas la dureté ni le dénuement, mais l’harmonie. C’est leur connaissance et leur maîtrise de la terre qui les portent, c’est-à-dire l’estimation exacte de leurs propres limites. »

J.M.G.Le Clézio

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… Ces bergers ont apprivoisé des univers particulièrement difficiles, afin de vivre en symbiose, en équilibre avec la nature. Ils n’affrontent pas les éléments, ils composent avec ces derniers…

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… L’itinérance est une école de volonté et d’opiniâtreté ; le voyageur, tel le nomade, doit faire preuve de ténacité, d’obstination sereine face à l’imprévu qui régulièrement obstrue son chemin…

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… Il faut supporter d’avancer avec l’impression de piétiner… Notre monde fini est entièrement balisé, nous sommes habitués à des couloirs qui canalisent. Le moindre chemin, le plus infime des sentiers est désigné par un panneau ou un trait de couleur. Composer avec l’infini n’est pas donné à tout le monde, d’où la nécessité d’un guide expérimenté et solide. Peu de zones, hors les océans, ressemblent à cette mer de sable jaune, vaguement ondulée. L’acrophobie horizontale guette le novice, l’engagement est énorme et fabuleux. Tout est plat, mais le ciel est terriblement haut, avec tous ces astres qui glissent inexorablement au-dessus des têtes. Le désert, telle la haute montagne ou la pleine mer, confronte l’homme aux éléments vitaux, permet de prendre conscience de son insignifiance face aux courbes ici palpables de notre planète. L’avance métronomique de la caravane mène pas après pas vers l’invisible but. Toute la cohorte des hommes est tendue vers cette ultime direction…

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… La patience est une notion fondamentale, indispensable à celui qui souhaite atteindre le désert…

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… Il faut savoir un instant courber l’échine pour mieux se redresser, affronter sans peur le danger de l’inconnu pour progresser… »

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Extraits de : « Le murmure des dunes » 2013  Jean-Pierre Valentin.

Illustrations : 1/« Traversée du désert »  Carl Haag 1820-1923  2/« Dromadaires »  Walter Heubach 1865-1923.

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Faire corps avec la vie et avancer…

BVJ – Plumes d’Anges.

7 commentaires sur “Traversée de désert…”

  1. Vaste est le ciel du désert !
    Choisissez une étoile, ne la quittez pas des yeux, elle vous fera avancer loin…

    Très belle journée à Toi ma grande.

  2. Phène dit :

    J’ai toujours éprouvé une mystérieuse fascination pour les caravanes; je trouve cela très beau… Bises et belle semaine, chère Brigitte

  3. Aifelle dit :

    Que reste-t’il de ces mondes là aujourd’hui ? Ils se rétrécissent comme peau de chagrin.

  4. naline dit :

    Parfois, il faut une traversée du désert pour trouver l’essentiel, pour pouvoir repartir de plus belle…
    Merci pour ce beau moment de réflexion.

  5. Quelle leçon de vie nous donnent ces nomades ! Les traversées du désert existent pour nous aussi mais parfois moins bien équipés moralement pour les affronter. Amitiés. Joëlle

  6. Fine Bessot dit :

    J’aime la peinture orientaliste et aussi J.M.G. Le Clézio. Curieusement le désert m’angoisse je n’ai jamais pu y aller, toutes ces étendues infinies de sable provoquent chez moi la peur panique du vide, comme si j’étais au-dessus d’un précipice, une sorte de vertige… Les textes et les tableaux sont très beaux. J’aime beaucoup les peintures de Delacroix sur ce sujet. Amitiés de Fine.

  7. ANNE dit :

    C’est drôle tu cites Le Clézio que j’inclus dans ma biblio sur Frida!!!
    J’aimerais que tu lises ma réponse sur mon blog quand tu auras 2 minutes, merci beaucoup, j

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