Cadeau des cieux…

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« … Ma soif de savoir est intermittente, mais mon envie de baigner ma tête dans des atmosphères inconnues à mes pieds est pérenne et constante. Le plus haut point que nous puissions atteindre n’est pas le savoir, mais la sympathie avec l’Intelligence… Vis libre, enfant de la brume, et, en ce qui concerne le savoir, nous sommes tous des enfants de la brume…

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… Nous étreignons la terre, mais nous la parcourons rarement ! M’est avis que nous pourrions nous élever un peu plus. Nous pourrions au moins grimper à un arbre. J’ai trouvé mon compte en grimpant à un arbre une fois. C’était un grand pin blanc au sommet d’une colline, et bien que mes habits furent salis par la résine, je fus bien dédommagé car je découvris de nouvelles montagnes à l’horizon que je n’avais jamais vues auparavant, et tant de choses en plus de la terre et des cieux. J’aurais pu marcher au pied de l’arbre pendant soixante-dix ans, et pourtant je ne les aurais sans doute jamais vus. Mais, par-dessus tout, j’ai découvert autour de moi, c’était vers la fin du mois de juin, au bout des plus hautes branches uniquement, de minuscules et délicates fleurs rouges en forme de cônes, la fleur fertile du pin blanc tournée vers le ciel. J’ai emporté sur-le-champ le bourgeon le plus haut… La Nature a, dès le commencement, déployé les minuscules fleurs de la forêt uniquement vers les cieux, au-dessus de la tête des hommes et dissimulées à leur regard… ».

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Extraits de : « De la marche »  Henry David Thoreau 1817-1862.

Tableaux : 1/ L’agneau »  Jacobus Simon Kever 1854-1922  2/ « Paysanne se reposant »  Hélène Marie Stromeyer 1834-1924.

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S’élever et découvrir le cadeau des cieux…

BVJ – Plumes d’Anges.



5 commentaires sur “Cadeau des cieux…”

  1. Poussy dit :

    Ces mots de Thoreau me rappellent une histoire troublante qui m’est arrivée il y a peu, bien que cela ne semble avoir aucun rapport, mais quand même…

    J’ai dans le jardin un abricotier qui ne faisait pas beaucoup de fruits (5 en 2010, 12 en 2011, je sais, ça allait en augmentant, mais bon…). L’année dernière, je l’ai donc un peu « asticoté », le menaçant gentiment de l’enlever si il ne se mettait pas un peu au travail!

    Cette année, le voilà couvert de fruits par centaines, je ne te dis pas ma joie! J’ai pourtant vite réalisé que les abricots des branches basses étaient tous abîmés et « habités », alors que ceux qui étaient inaccessibles étaient des splendeurs juteuses et succulentes!

    J’y ai tout de suite vu une leçon, comme si l’arbre me disait, lâche tes limites humaines, temporelles, respecte mon rythme propre, tend les bras vers le beau qui est là-haut, élève toi!
    Qu’en penses-tu?
    Pour moi, il n’y a pas de doute, cet arbre m’a parlé d’élévation.

  2. naline dit :

    Un ouvrage de Thoreau que je ne me lasse pas de relire !
    Merci pour ces beaux passages et belle soirée !

  3. Aifelle dit :

    Les deux tableaux sont un enchantement. Je note ce texte de Thoreau et je pars à sa recherche 🙂

  4. Nathanaëlle dit :

    Coucou Brigitte,

    Oui nous sommes bien petits et ignorants devant cette Nature si extraordinaire qui nous entoure et dont nous faisons partie. J’essaie de la comprendre, je lui parle, je la regarde, je l’ecoute… Elle est bien plus intelligente que moi. Je n’oublie pas de lui laisser sa part dans ce qu’elle m’offre : des cerises pour les oiseaux, des fleurs à ne pas cueillir pour les abeilles et pour son équilibre, je ne lui arrache rien par respect et parce que, comme tu le dis si joliment, je suis dans la brume. J’essaie de vivre en harmonie avec elle, pour moi, elle est Création Divine.
    Bisous et merci Brigitte pour ce moment de méditation, j’aime beaucoup venir lire ta plume d’ange

  5. C’est un auteur très important pour moi – un grand philosophe qui est un modèle, à mon avis, pour notre société déraisonnable.
    Bonne journée.

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