.
… »Les cloches de Saint-Marc donnèrent le signal de la Salutation
angélique ; et leurs puissants éclats se dilatèrent en larges ondes sur le
miroir du bassin, vibrèrent dans les vergues des navires, se
propagèrent sur la lagune infinie. De Saint-Georges-Majeur, de Saint-
Georges des Grecs, de Saint-Georges des Esclavons, de Saint-Jean en
Bragora, de Saint-Moïse, de la Salute, du Rédempteur, et, de proche en
proche, par tout le domaine de l’Évangéliste, jusqu’aux tours
lointaines de la Madonna dell’Orto, de Saint-Job, de Saint-André, les
voix de bronze se répondirent, se confondirent en un seul chœur
immense, étendirent sur le muet amas des pierres et des eaux une seule
coupole immense de métal invisible dont les vibrations atteignirent le
scintillement des premières étoiles. Ces voix sacrées donnaient une
idéale grandeur infinie à la Ville du Silence. Partant de la cime des
temples, des hauts clochetons ouverts aux vents marins, elles
répétaient aux hommes anxieux la parole de cette multitude
immortelle que recélaient maintenant les ténèbres des nefs profondes
et qu’agitaient mystérieusement les clartés des lampes votives ; aux
esprits fatigués par le jour, elles apportaient les messages des
surhumaines créatures qui annonçaient un prodige ou promettaient
un monde, figurées sur les parois des secrètes chapelles, dans les
icônes des autels intérieurs. Et toutes les apparitions de la beauté
consolatrice qui invoque la prière unanime s’élevaient avec cette
immense rafale des sons, chantaient en ce chœur aérien, illuminaient
la face de la nuit merveilleuse…
.
.
… Et puisque dans l’univers, la poésie seule est vérité, celui qui sait la contempler et l’attirer à soi par les vertus de la pensée, celui-là est bien près de connaître le secret de la victoire sur la vie. »…
.
.
…
Extraits de : « Le Feu » Gabriele d’Annunzio 1863-1938.
Tableaux : 1/ »Place Saint-Marc » cercle de Francesco Guardi 1712-1793 2/ »Place Saint-Marc la nuit » Federico-Paolo Nerly 1842-1919 3/ »Place Saint-Marc, Palais des Doges et Campanile » 4/ »La Douane et Saint-Georges » Johann Gottfried Steffan 1815-1905.
…..
Abaisser les paupières et capter la résonance divine…
BVJ – Plumes d’Anges.
Là tu vois tu exagères, tu viens de me donner un énorme regret, j’ai ce livre dans ma bibli depuis …….et je ne l’ai jamais lu (quelqu’un de bien intentionné a du me l’offrir) car j’ai une prévention envers l’auteur, c’est bien bête manifestement j’ai raté quelque chose
Johann Gottfried Steffan : superbes les toiles
C’est formidable, on y est là ! J’entends les cloches .. le texte est magnifique, les illustrations aussi, c’est un bonheur pour démarrer la journée (j’exagère un peu, elle est déjà bien entamée).
L’une de mes filles séjourne à Venise pour deux semaines chez une de ses amies.
Je pense à elle en lisant ces mots, à son âge on aime pas trop les descriptions dans les romans pour moi c’est tout le contraire, c’est ainsi que je m’échappe.
Belle et douce journée.
Dimanche, j’ai entendu ce « choeur aérien » qui « promet un monde »!
Le son des cloches à l’infini, qui est celui de la joie du monde, est pour toujours dans mon oreille…
C’est incroyable que tu aies pensé à ce texte sublime pour ton billet, incroyable cette vibration à l’unisson…
Cadeaux de la vie, si précieux…!!!
Durant ces jours où Venise n’est citée que pour son carnaval, quel plaisir de lire cette page qui nous en donne une autre image bien plus spirituelle !
Gwladys
Des toiles à la lumière si douce qui entre en nous pour réchauffer notre lumière intérieure…