Souffle éphémère…

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… »Apparemment tout les sépare… cependant c’est de la même façon qu’ils découvrent que, pour résoudre leur problème, il leur faut faire preuve de vaillance et de détermination, traverser la peur et l’ignorance, être vigilants, patients et adhérer totalement aux situations. Alors la réponse jaillit et il n’y en a qu’une, voilà la merveille. C’est ce « cœur unique »…

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… Nous nous préparons longuement à la contemplation d’une peinture. Nous écoutons des poèmes, nous jouons du luth, nous buvons quelques coupes du meilleur vin ou du meilleur thé. Et lorsque notre esprit est prêt, nous faisons silence. Alors l’ouverture de la bibliothèque, du coffre, de la boîte, le dépliage de divers tissus est comme le déshabillage d’une femme par son bien-aimé…

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… Pour éclaircir le mystère des êtres, il suffit souvent de refaire leurs gestes scrupuleusement. Alors on voit, par soi-même, dans leur cœur…

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(à propos des reproductions) Elles sont comme les premiers traits d’un écolier qui apprend à écrire. Il ne sait pas régler sa respiration sur la pression du pinceau. Il a le corps rigide et tous les muscles noués. Il est enfermé dans lui-même et ne sait regarder ni à droite ni à gauche. Il est, dans toute sa personne l’obstacle qui le sépare du grand souffle de l’univers… « Bravo » me dit Wang Wei, « conserve-les, l’erreur est une chose sublime ! » Je les conservais donc, non pas en souvenir de lui mais en souvenir de moi…

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… Nous autres Chinois, nous sommes taciturnes en ce qui concerne les grandes choses, et il nous semble que plus une chose est vraie, moins elle est exprimable. Lorsque vous avez totalement exprimé un art, que pouvez-vous en dire ? Rien. Il fait tellement corps avec vous que vous ne savez même plus que vous savez…

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… Quelle connaissance de la lune avais-je, moi qui ne vivais que pour les fleurs ?…

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… Comme l’homme est éphémère ! Comme son cri est vite passé ! À peine un éclair qui zèbre l’obscurité !… »

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« Le dernier tableau de Wang Wei » 1988  Arianne Buisset.

Illustrations : 1/ 2/ 4/ Extraites de l’album « Xian’e Changchun » 3/ « Plantes aquatiques et poissons »   –  Guiseppe Castiglione (ou Lang Shining) 1688 – 1766.

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Chanter la juste note sur la partition de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

6 commentaires sur “Souffle éphémère…”

  1. Dominique dit :

    Cette dame sait nous parler de peinture et murmurer à notre oreille
    En tout cas son nom est noté et je suis allée voir un peu ce qu’elle écrit pour que ce souffle ne soit pas trop éphémère

  2. Sarah dit :

    Voici des extraits de texte qui me touchent beaucoup et qui parle à tout mon être
    Merci pour cette découverte !
    Les illustrations très belles, comme toujours, bien qu’un peu lisse mais c’est sens doute le style de l’artiste 🙂

  3. Aifelle dit :

    Il me semble avoir déjà vu ses livres en librairie, le nom ne m’est pas inconnu. Texte très délicat, qui donne envie d’aller plus loin.

  4. Nathanaëlle dit :

    Comme tout est délicat… oiseaux, poissons, pivoines… les mots aussi…

    Merci

  5. Kenza dit :

    Bonjour Bel Ange
    Et bien les vacances sont bel et bien terminées et me voici de retour chez moi en Touraine. J’espère que les tiennes ont été reposantes et agréables.
    Je redécouvre avec bonheur ton magnifique blog et ses textes poétiques. Et pour les illustrations, que dire? C’est toujours une agréable surprise lorsque j’arrive (j’adore la première)!!
    Bisous, bisous et très belle journée

  6. naline dit :

    Merci pour cette découverte. Je sens que je vais plonger dans cette lecture.
    Merci aussi pour ce choix d’illustrations !
    Belle soirée !

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