Apparences…

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 » La vie de l’homme comme la vie des communautés n’est pas ce qu’elle paraît être. Elle se conforme à un schéma manifeste pour les uns et caché pour les autres. En fait, il y a plusieurs schémas qui se déroulent en même temps. Les hommes, pourtant, prennent un élément appartenant à un schéma et tentent de le souder à un autre. Ils trouvent invariablement ce qu’ils s’attendent à trouver, mais non ce qui est réellement là.

Considérons par exemple trois choses:

le blé dans un champ,

l’eau dans le ruisseau

et le sel dans la mine.

C’est la condition de l’homme naturel : c’est un être qui est à la fois complet par certains côtés et qui possède par ailleurs d’autres pouvoirs et d’autres fonctions.

Chacun de ces trois éléments est ici représentatif de substances en état de potentialité. Elles peuvent rester comme elles sont, ou bien les circonstances (l’homme avec son effort possible) peuvent les transformer.

Chacun de ces éléments est la condition du premier domaine, ou état de l’homme.

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Dans le second domaine cependant, nous sommes en présence d’une phase où quelque chose de plus peut être fait. Le blé grâce à l’effort et à la connaissance est moissonné et moulu en farine. L’eau est recueillie et emmagasinée pour un usage ultérieur. Le sel est extrait et raffiné. L’activité de ce domaine est différente de celle du premier qui est celui de la seule croissance. Dans le second domaine, la connaissance accumulée entre en jeu.

Le troisième domaine prend naissance seulement lorsque les trois ingrédients, en proportion et quantité correctes, sont rassemblés en un certain lieu, à un certain moment. Le sel, l’eau et la farine sont mélangés et travaillés pour constituer une pâte. Quand le levain est apporté, un élément vivant vient s’y ajouter. Et le four est préparé pour la cuisson du pain. Cette dernière opération dépend autant du « tour de main » que de la connaissance accumulée.

Chaque élément, quel qu’il soit, se comportera conformément à la situation où il se trouve placé. Et cette situation c’est le domaine où il est jeté.

Si l’objectif est le pain, pourquoi parler de l’extraction du sel ? »

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Cette histoire enseigne que « l’ignorant ne peut concevoir les connaissances du philosophe, pas plus que celui-ci ne peut se faire une idée juste de la connaissance de l’illuminé. »

Parabole d’Idries Shah 1924 – 1996  relatée dans « Le 7ème sens ou le corps spirituel » par Jeanne Guesné 1910 – 2010.

Photos BVJ.

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Nous avons tous une valeur...

BVJ – Plumes d’Anges.

7 commentaires sur “Apparences…”

  1. Anne dit :

    au fait, j’ai acheté et lu au pays des vermeilles; c’est bien toi qui en avais parlé?
    bon, globalement, plutôt déçue, au fond, le livre fermé il n’en reste rien ou peu ………………J’adore ta 1° photo et à la fin, la dernière lui répond. MErci!!

  2. Plumes d'Anges dit :

    Tu vois Anne, ton commentaire est formidable, il montre à quel point c’est difficile de faire passer son ressenti : j’ai été émerveillée par ce petit livre et toi tu as été déçue. Dans quels schémas étions-nous au moment de notre lecture : dans le champs de blé, dans le moulin ou dans le pain ?
    C’est la vie, chacun est dans l’histoire qu’il a à écrire, par moments, les schémas sont semblables et c’est très bien, à d’autres moments les schémas sont différents et c’est très bien aussi, cela n’engage aucunement notre valeur… Tout est apparence et tout est réalité… il me semble. Merci à toi. brigitte

  3. Alba dit :

    Merci de ce beau billet

  4. Anne dit :

    Merci Brigitte pour ta réponse intéressante et métaphorique par rapport à tes illustrations;je m’explique à props du livre que je ne regrette ni d’avoir acheté ni lu (et j’étais dans le désir de lire CE livre-là (dans un schéma , une démarche de gourmandise et de réception) j’aime l’écriture (que je connaissais) , la comparaison entre Alice et la réception de la petite fille (beaucoup, car j’adore le livre de L.Carroll), mais finalement N.Chatelet ne parle surtout que d’elle et de cette petite fille qu’elle considère comme unique et qui l’est bien sûr , MAIS elle parle moins du lien particulier et général entre la grand-mère et le petite fille; c’est davantage un livre personnel de souvenirs qu’elle veut dire et partager avec SA petite fille; je pense qu’un psy aurait dit mieux, davantage, aurait creusé..Car à la fin, je ne retiens pas grand-chose qui me/nous concerne………….Finalement,je ne m’identifie pas à CETTE grand-mère là…………….je ne sais pas si je suis claire avec mon ressenti,………….;j’ai juste tenté ……et je te souhaite -de toutes façons- une très bonne journée!

  5. Dominique dit :

    je trouve que ce moulin a un petit air provençal , est il occupé par maitre Cornille ?
    une odeur de pain frais c’est enivrant

  6. naline dit :

    Tu me donnes envie de découvrir ce livre.
    Belle soirée !

  7. karine dit :

    de belles correspondances photographiques, un texte qui prend toute sa saveur…

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