Voie du changement…

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– MESSAGE AU MONDE OCCIDENTAL –

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 » Nous, les Haudenosaunee (« Ceux qui ont bâti la Longue Maison »), ou Iroquois de la Confédération des Six Nations, existons sur nos terres au plus loin que la mémoire se souvienne. Notre culture est l’une de celles qui, dans le monde, ont la plus ancienne existence continue. Nous gardons souvenance des premiers actes des êtres humains, nous nous souvenons des instructions reçues, à l’origine, des Créateurs de la Vie en ce lieu que nous appelons Etenoha – notre mère, la Terre. Nous sommes les gardiens spirituels de ce lieu. Nous sommes les Ongwhehonwhe – les hommes réels.

À l’origine, il nous a été dit que les êtres humains qui se meuvent sur la Terre ont été pourvus de tout ce qui est nécessaire à la vie. Et nous avons reçu pour instructions de nous aimer les uns les autres et de porter grand respect à tous les êtres de cette Terre. Il nous a été enseigné que notre vie est liée à la vie des arbres, qu’il faut que la végétation se porte bien pour que nous nous portions bien, que nous sommes proches parents des quadrupèdes. Dans notre tradition, la conscience spirituelle est la forme la plus élevée de la politique.

La voie que nous suivons est Voie de Vie. Nous pensons que toute chose vivante est un être doué d’esprit. L’esprit peut se définir comme une forme d’énergie qui se manifeste dans la matière. Un brin d’herbe est une forme d’énergie qui se manifeste dans la matière herbe. L’esprit de l’herbe est la force invisible qui produit cette espèce et il se manifeste à nous sous la forme concrète de l’herbe.

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Toutes choses en ce monde sont des choses concrètes, matérielles. La Création est un phénomène vrai, matériel, et elle se manifeste à nous à travers la réalité. C’est donc sous la forme de la Création que l’univers spirituel se manifeste à l’homme, la Création qui est le support de la Vie. Nous croyons que l’homme est réel, qu’il fait partie de la Création, qu’il a le devoir de maintenir la Vie de concert avec les autres êtres. C’est pourquoi nous nous donnons le nom d’Ongwhehonwhe – les hommes réels.

Les instructions reçues à l’origine nous commandent, à nous qui nous mouvons sur la Terre, de porter un grand respect, de l’affection et de la gratitude à tous les esprits qui créent la Vie et la maintiennent. Nous saluons et remercions les multiples soutiens de notre propre vie – le maïs, les fèves, la courge, les vents et le soleil. Lorsque les hommes ne respecteront plus cette multitude d’êtres, ne leur exprimeront plus leur gratitude, toute vie sera détruite, la vie humaine prendra fin sur cette planète.

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Nos racines plongent profondément dans les terres où nous vivons. Nous portons un grand amour à notre pays, celui où nous sommes nés. Son sol est riche des os de milliers de générations de notre peuple. Chacun de nous a été créé sur ces terres et il nous incombe d’en prendre grand soin, car c’est d’elle que naîtront les générations futures des Ongwhehonwhe. C’est avec grand respect que nous foulons la Terre, car elle est un lieu hautement sacré.

Loin d’exiger ou d’implorer quoi que ce soit des Créateurs de la Vie, notre peuple les salue et leur rend grâce pour le fait que toutes les forces de la Vie sont encore à l’œuvre. Nous sommes profondément conscients de notre parenté avec tous les êtres vivants. Jusqu’ici, les territoires qui nous restent demeurent remplis d’arbres, d’animaux et des autres dons de la Création. En ces lieux, nous recevons toujours notre nourriture de notre mère la Terre.

Nous avons constaté que tous les peuples de la Terre ne témoignent pas pareil respect envers le monde et les êtres qui le peuplent…

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… Si nous voulons qu’il y ait un avenir pour tous les êtres de cette planète, nous devons commencer à chercher les voies du changement… ».

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Extrait de « La déclaration de la Ligue des Six Nations à la Conférence de Genève – Septembre 1977.

Pour en savoir plus :

*Message au monde occidental

Tableaux : 1/« Le jeune Sachem »  John Trumbull 1756 – 1843  2/« Sierra Nevada »  Albert Bierstadt 1830 – 1902  3/« Grand canyon de Yellowstone »  Thomas Moran 1837 – 1926  4/« Chutes du Niagara »  Frederic Edwin Church 1826 – 1900.

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Évoluer… ne pas s’égarer…

BVJ – Plumes d’Anges.

6 commentaires sur “Voie du changement…”

  1. Anne dit :

    Ces peintures sont hallucinantes. Que des inconnus (de ma part) mais ils mériteraient qu’on parle d’deux!!

  2. naline dit :

    Il est urgent que nous retrouvions le sens du sacré et du respect de la création !

  3. Nathanaëlle dit :

    Coucou Brigitte,

    Le respect envers la Nature est très porfond chez les Indiens d’Amérique, mais l’envahisseur européen qui ne respecte rien est arrivé et s’est autoproclamé « Américain », il ne les a pas respectés eux, les vrais Américains de souche. Je trouve révoltant la manière dont cette conquête de l’Ouest s’est faite, idem pour l’inquisition qui a eu lieu dans les pays de l’Amérique Centrale et du Sud, les colons ont tué, disséminé, maltraité ces personnes au lieu d’arrvier en pelerins ils sont arrivés en conquérants, comme d’habitude ! Pourquoi s’étonner.
    Les tableaux sont grandioses, J’avais reconnu Bierstadt, mais je decouvre les chutes du Niagara d’Edwin Church : Splendide ! Et Trumbull…
    Merci pour ce message au monde occidental.

    Bisous
    Nathanaëlle

  4. Aifelle dit :

    Je ne connaissais pas les tableaux, ils sont somptueux ! Le texte est très beau et montre que tous ces peuples ont une culture qui vaut largement la nôtre. Je suis effondrée quand je vois à quel point l’homme occidental détruit depuis si longtemps tout ce qu’il touche. Malheureux peuples qui l’ont croisé ! Et nous qui en faisons partie sans l’approuver ..

  5. lolo dit :

    Dès que l’occasion se présentera, je laisserai entrevoir à Nina ces quelques pages passées et je suis certaine qu’elle sera très touchée de ces délicates attentions à son égard.
    Nina a traversé de curieuses situations ces temps derniers et je peux vous dire qu’elle a trouvé beaucoup de force et de courage en la compagnie d’une petite rose rouge intense… comme quoi dans la vie il est bon de veiller à se concentrer sur des belles choses vivifiantes pour être bien
    des bises tendres et à bientôt

  6. karine dit :

    Quel respect envers la nature, quelle humilité et quelle grandeur, savoir vivre en harmonie avec elle, nous avons bafoué leurs traditions, rayé de la carte leurs campements…Si au moins, nous entendions leur message de sagesse par delà le temps…

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