ROSSIGNOL PHILOMÈLE
Luscinia megarhynchos
Il annonce le printemps, c’est l’oiseau du mois de mai, il est aussi et surtout le symbole de l’amour.
Ses plumes sont dans les teintes de beige et de gris, sa queue un peu rousse, ses pattes d’un jaune rosé, son œil noir est cerclé de blanc.
Il niche dans les bois, les sous-bois, les buissons touffus, il aime les cours d’eau. Il visite nos jardins de mai à septembre puis migre vers l’Afrique.
Regardez bien ce paysage, il s’y cache à coup sûr, tellement bien d’ailleurs, qu’il s’y rend invisible…
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Vous aimeriez l’entendre ? Le miracle est possible !
Écoutez, dégustez, enivrez-vous…
Le chant parfait qu’offre cet oiseau demeure très mystérieux, il est des plus mélodieux.
Le rossignol gringotte ou quiritte, on parle de ses roulades ou de ses trilles cristallines. Il devient magique, on se prendrait à rêver… : perdre le sommeil pour mieux en profiter.
Oiseau nocturne par excellence, on l’entend plus qu’on ne le voit.
Ce charmeur possède les talents de tous les oiseaux chanteurs réunis, il nous parle d’amour certainement, et la nuit lorsqu’il sait que les autres oiseaux dorment, la femelle couvant avec ferveur, le mâle éprouve un grand besoin de chanter. Les oisillons apprendront ensuite l’exercice avec leurs parents.
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Paravent à deux écrans – Uda Tekison – 1896 – 1980.
» the Gorge » – 1927
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Ouvrez grandes vos oreilles, encore et toujours, la nature y chuchote de belles vérités…
BVJ – Plumes d’Anges.
Le printemps passe.
Les oiseaux crient
Les yeux des poissons portent des larmes.
(Bashô)
J’apprécie beaucoup les paravents et celui-ci est particulièrement sublime.
C’est un très beau billet que vous nous offrez pour les yeux mais aussi pour les oreilles.
Une petite enfance bercée par » Rossignol, rossignol de mes amours » lors de chaque énorme fête familiale.
Une adolescence à rire des vocalises assourdissantes du « rossignol milanais ».
Un âge adulte marqué par la découverte gourmande des « nids de rossignols », baklava turques aux pistaches.
Et aujourd’hui, revoilà cet oiseau, servi par un magnifique paravent, qui me rappelle une poésie de Lamartine :
Le rossignol
Quant ta voix, céleste prélude
Aux silences des belles nuits,
Barde ailé de ma solitude
Tu ne sais pas que je te suis !
Même si l’astre des nuits se penche
Aux bords des monts pour t’écouter,
Tu te caches de branche en branche,
Comme si tu voulais l’imiter.
Ah ! ta voix touchante ou sublime
Est trop pure pour ce bas milieu
Cette musique qui t’anime
Est un instinct qui monte à Dieu,
Tes gazouillements, ton murmure,
Sont un mélange harmonieux
Des plus doux bruits de la nature
Du plus beau chant des cieux.
Tu prends les sons que tu recueilles
Dans les cris que répète l’écho,
Dans les frémissements des feuilles,
Dans les gazouillements des flots,
Dans les feuilles où tremblent des larmes,
Ces fraîches haleines des bois,
O nature ! elles ont trop de charmes
Pour n’avoir pas aussi ta voix.
Dans les chuchotements et plaintes
Qui sortent la nuit des rameaux,
Dans les voix des vagues éteintes
Sur le sable ou dans les roseaux !
Alors, cette voix mystérieuse
Va charmer les oreilles des anges,
Quand leurs soupirs dans la nuit pieuse
Monte vers Dieu comme une louange
Elle est la voix d’une nature
Qui n’est qu’amour et pureté
Un brûlant et divin murmure :
L’hymne flottant des nuits d’été.
Alphonse de Lamartine
Belle journée, Brigitte !
Cette délicate peinture est de toute beauté, j’aime beaucoup la fraîcheur qui s’en dégage.
Merci pour ce magnifique billet et très belle journée
-Rossignol, le plus harmonieux des oiseaux, toi dont la voix n’est qu’un sanglot, viens…
Citation d’Euripide