Modération…

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(Suite du billet « Tempérance » )

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 » … 7 – « Les chants des oiseaux et des insectes transmettent sans paroles la loi de l’univers. Les couleurs des fleurs et des feuilles enseignent sans écrits la vérité du monde. Celui qui étudie doit avoir un naturel transparent et des sentiments éclairés afin de parvenir en toute chose à une compréhension véritable. »

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… 45 – « Lorsqu’on vagabonde par les monts et les bois, les sources et les rochers, l’intérêt pour le monde de poussière peu à peu se dissipe. Lorsqu’on s’absorbe dans la lecture de poèmes ou la contemplation de peintures, les dispositions vulgaires s’évanouissent. 

C’est pourquoi, même si l’honnête homme ne doit pas s’aveulir dans les divertissements, il peut se servir de ce qui s’offre à lui pour préserver son équilibre. »

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… 64 – « Écouter avec un cœur paisible le bruit du vent dans un bois de pins ou le murmure d’un ruisseau sur des pierres, c’est connaître la merveilleuse musique de l’univers.

Contempler avec l’esprit dispos le jeu de la brume dans les herbes ou le reflet des nuages dans l’eau, c’est voir la plus belle œuvre du ciel et de la terre. »

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… 107 – « Quand on se retire sur une montagne on respire amplement, tout insuffle de belles pensées. La vue d’un nuage solitaire ou d’un vol de grues inspire le désir de s’élever au-dessus de la poussière ; la rencontre d’une source jaillie entre deux pierres donne l’envie d’être pur comme la neige ; une caresse à un vieux genévrier ou un prunier d’hiver incite à être droit comme eux ; la compagnie des mouettes et des cerfs fait oublier toute duplicité.

Dès qu’on rentre dans la poussière du monde, même sans être requis par quoi que ce soit, on est à soi-même une charge superflue. »

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… 119 – « Souvent l’homme perd son authenticité spirituelle parce que son cœur est instable. Si l’on reste assis dans le calme en bannissant toute pensée trouble, on est libre et insouciant comme les nuages, frais et pur comme le pluie, on vibre à l’unisson du chant des oiseaux, on est illuminé à la vue des fleurs qui tombent. Alors on se trouve, où qu’on soit, dans le monde véritable, on perçoit en toute chose sa raison véritable. »

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… 122 – « Les hommes sont prisonniers de leur désir de gloire et de profit et se plaignent à tout propos de vivre dans un monde de poussière, dans un océan d’amertume. Ils ignorent les blancs nuages et les montagnes vertes, les ruisseaux coulant entre des pierres, les oiseaux chantant parmi les fleurs, les chants des bûcherons qui se répondent dans les vallées.

Non, le monde n’est pas que poussière, l’amertume n’emplit pas les mers. C’est le cœur des hommes qui en est plein. » … »

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Ce livre deuxième m’a semblé explorer une voie tranquille

plus sensible à la Nature et à la beauté des éléments.

Le propos est intemporel, et même si le monde a changé,

les mots bien choisis parlent et parleront toujours à notre âme.

Tout est simple, les choses sont, il nous faut juste ouvrir les yeux et apprécier.

Le reste n’est qu’histoires…

Je vous le redis,

ce « traité » de contemplation, à la poésie exquise, est un joyau…

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Extraits de : « Propos sur la racine des légumes »  – Livre deuxième – Hong Zicheng  1572-1620.

Illustrations : 1/ « Chamonix et le Mont Blanc »  Ludwig Hess  1760-1800   2/ « La grive musicienne »  Bruno Liljefors  1860-1939   3/ « Vue du lac Seeberg » Caspar Wolf  1735-1783. 

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Se fondre dans les éléments…

BVJ – Plumes d’Anges.

2 commentaires sur “Modération…”

  1. Fiorenza dit :

    Difficile de trouver de plus belles pensées en ce lundi !

    Oui, chère Brigitte, la nature peut nous combler d’aise,
    la compagnie toute proche et continue d’un oiseau du genre pinson
    ne cesse de nous interroger en ces derniers jours :
    a-t-il quelque chose à nous dire…les « propos sur les légumes »
    sont reçus ici comme des réponses poétiques
    à l’oiseau franciscain ❣️

    La grive musicienne participe au concert, Chamonix au XVIIIème siècle
    pourrait en être le décor : un rêve passe…
    Merci pour cette sublime entrée dans le mois des moissons !

  2. thé ache dit :

    invitation exigeante qui demande de se placer dans une écoute en grande disponibilité, il est de plus en plus difficile de retrouver cette attitude, tout en ce moment nous éloigne des éléments naturels … les villes, les nécessités …mais on y pense, les oiseaux et les fleurs nous y invitent…

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