Devenir…

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« … J’ai coutume de dire que les êtres humains sont comme les vaches : ils ruminent, et ils le font toute leur vie et sur plusieurs générations. Ils ruminent leurs secrets de famille, leurs deuils non faits et les bonheurs passés, leurs sentiments d’injustice, leurs rancœurs, etc…  Et jusqu’à ce qu’ils cessent de ruminer, jusqu’à la levée du secret, l’histoire familiale se répète…

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La plupart des gens agissent comme on le leur a appris, d’autres font exactement l’inverse.

Dans le premier cas, même si cela ne nous plaît pas, rien ne bouge, le modèle familial est reproduit à l’identique, on ne s’en émancipe pas.

Mais que se passe-t-il si je fais l’inverse de ce qu’ont fait mes parents, qui eux-mêmes ont fait l’inverse de ce qu’avaient fait leurs propres parents ? Et bien, je me retrouve à faire la même chose que ce que faisaient mes grands-parents ! Et, dans ce cas, rien ne bouge non plus. Croyant me libérer de mes parents en m’opposant à eux, j’ai simplement créé avec eux un lien d’opposition.

Notre intérêt à chacun est de trouver une réponse, qui nous soit spécifique, personnelle, et non pas identique ou opposée. L’identique ou l’opposé, ce n’est pas la liberté. La liberté, qui permet de couper le cordon ombilical et par conséquent d’être adulte, c’est celle de son choix à soi… »

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Relecture d’un petit ouvrage d’Anne Ancelin Schützenberger

auteure du célèbre Aïe mes aïeux.

Elle nous délivre ici quelques clefs et autres outils

pour décrypter notre histoire familiale, comprendre nos blocages, 

et mieux construire notre bel arbre psychogénéalogique…

Précieux !

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Extraits de : « Exercices pratiques de psychogénéalogie »  Anne Ancelin Schützenberger  1919-2018.

Illustrations : 1/ « Sadie près de la fenêtre »  Frederick Carl Frieseke  1874-1939  2/ « Seul à la maison »  Maria Wiik  1853-1928.

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Dénouer nos histoires encombrées et encombrantes…

BVJ – Plumes d’Anges.

19 commentaires sur “Devenir…”

  1. Fiorenza dit :

    J’ai toujours pensé que suivre la trace de nos aïeux pleins de sagesse
    était un gain de temps considérable pour vivre agréablement 😊 ☺️ 🙂
    lorsque vous avez eu la chance de naître dans nos pays si favorisés .

    Une grande amie née au Vietnam avant la guerre où même ses parents
    avaient choisi deux camps opposés, aura été l’un de mes meilleurs professeurs,
    elle n’est plus là et me manque depuis 10 ans maintenant .

    Beau texte, chère Brigitte…et si libérateur !

  2. Aifelle dit :

    C’est le premier livre que j’ai lu sur la transgénéalogie et je l’avais trouvé passionnant. Je ne sais pas très bien où en est cette branche de recherche aujourd’hui. C’est difficile de trouver sa propre voix et c’est un effort de chaque jour, qui coûte cher souvent. Mais je jeu en vaut la chandelle. Bonne semaine Brigitte, bises.

  3. thé ache dit :

    les modèles proposés par les parents sont très prégnants, rares sont ceux qui s’en évadent, j’ai vu tout au long de ma carrière se répéter les modèles, ce peut être rassurant ? mais ce qui inquiète c’est que la pauvreté ne génère que la pauvreté, les horizons restreints n’ouvrent que vers des perspectives réduites ?…. il est quelques exceptions, dans la poésie pas en sociologie ?

  4. manou dit :

    Faire un choix à soi c’est un beau programme mais pas si facile à réaliser je trouve… tant nous subissons depuis l’enfance l’influence de notre éducation ainsi que ce que nous transmettent nos ancêtres à travers l’histoire familiale. Certes nous réinterprétons souvent cette histoire avec nos propres armes et nos propres mots (je me confronte souvent à ma soeur car notre ressenti est radicalement différent autour des mêmes événements et elle n’a que deux ans de plus que moi, ce qui n’explique pas tout !)…mais cela ne suffit pas à nous libérer totalement, car inconsciemment nous sommes « imprégnés »…Merci pour ces extraits intéressants. Un livre à découvrir que je ne connaissais pas.

  5. Bonjour Brigitte,
    Je crois que l’éducation que nous recevons est fort importante et que souvent l’imprégnation est si forte qu’il est très difficile de se s’évader de tout ça !
    Je n’ai jamais cherché à répéter les faits et souvent on a dit de moi que j’étais le « mouton noir de la famille ».
    Souvent pas facile de s’affranchir sans provoquer une cassure.
    Je te souhaite une douce semaine.

  6. Marie Minoza dit :

    Se reconstruire soi-même est toujours difficile!
    Il y a le poids des traditions et de tant de choses inavouées…

  7. yannn dit :

    Coucou, je t’écris depuis les aiguilles d’Arves.
    Demain matin direction la tête de chat.
    Pour le titre de l’album du groupe que tu as trouvé, ça a vraiment un rapport avec la photo en haut du billet devinette. Sinon la liste de mots anglais dernière ligne des indices devrait orienter ton choix.
    Pour ton billet, je repasse. ✓YannGA

  8. Béa Kimcat dit :

    Ah l’Histoire familiale ! Vaste et complexe programme… Suivre les traces de ses parents, voire de ses grands-parents… Couper le cordon ombilical. Etre en conflit générationnel. Traditions qui perdurent, d’autres qui disparaissent… La mémoire ancestrale… Le poids des secrets, des non-dits… Etre soi-même…
    De superbes peintures pour illustrer cette réflexion.
    Belle semaine Brigitte
    Bien amicalement.

  9. Tania dit :

    Un regard vers l’intérieur, un regard vers l’extérieur : les peintures illustrent d’une certaine manière ce choix à faire à un moment donné dans la vie, entre rester dans la tradition familiale ou en sortir. Avec l’âge, il me semble que nous prenons de plus en plus conscience de la part de l’héritage en nous, même là où nous pensions avoir choisi en toute liberté. J’aime le verbe « devenir ».

  10. Colo dit :

    Que c’est intéressant ! Et si faire son choix était de sélectionner parmi nos parents, arrières etc ce qui nous convient, bannir le reste et compléter avec ce qui nous arrange le mieux.
    Les temps changent et, par exemple, les caresses et les baisers étaient peu présents dans la génération des arrière et grands-parents. On a découvert après que c’était vital pour les enfants.

    Un livre certainement très éclairant, découvrir nos blocages…

    Merci, et pour ces illustrations si parlantes.
    Un beso de pluie ce midi.

  11. daniel dit :

    Moi je me suis toujours senti étranger à ma famille et j’ai mené tout simplement la vie que je voulais sans m’identifier particulièrement à mes parents.

  12. Den dit :

    Si complexe l’histoire familiale… connue ou pas…ses secrets ses non-dits…
    Se construire se reconstruire… des choix parfois difficiles.
    Merci brigitte pour les illustrations et les textes bien choisis comme toujours.
    Bel après-midi.

  13. Angedra dit :

    Même éducation, même ambiance familiale avec des parents aimants et attentifs, pourtant chaque enfant suit un chemin différent, n’a pas les mêmes ressentis ni sur certaines périodes du passé comme du présent.
    Je pense que le lien familial peut être très fort mais chacun a sa personnalité et sa force de caractère qui lui permettra de faire son choix de rester bloquer ou non dans le schéma familial.

  14. eki eder dit :

    j’ai lu et apprécié ce livre cela m’a aidé à cheminer dans l’histoire familiale
    bonne soirée

  15. yannn dit :

    Super intéressant ton billet.
    Je rumine, tu rumines, de génération en génération.
    Trouver sa manière d’être est à la fois facile et difficile. Devons nous faire à l’instinct, ou selon une éducation des choix ?
    Pour le titre de l’album, le gif animé en haut de l’article peut aider. Cool, c’est l’été …. ✓ Yann

  16. Anne Ancelin ! Quelle femme extraordinaire ! J’ai lu ses livres qui m’ont beaucoup apportés.
    A bientôt.

  17. Ulysse dit :

    J’avoue Brigitte que je ne suis pas du genre à ruminer …je ne me sens aucunement prisonnier du passé de mes géniteurs .j’aborde chaque jour avec l’idée de faire, lire, écouter écrire quelque chose de nouveau…Belle semaine à toi

  18. Cathie Flore dit :

    Je pense que, quoiqu’on en dise, il y a des traits de caractères qui se retrouvent (plus ou moins) chez nos ancêtres. Cela peut être une fierté comme un handicap. Difficile de lutter contre des tendances qui sont inscrites en nous, mais quand nous les comprenons, il s’avère plus aisé de prendre de la distance.

  19. Il y a ceux qui s’émancipent rapidement des modes de pensées de la famille, ceux qui les suivent sans broncher longtemps.
    Mais avec l’âge, un recul s’opère et nous faisons un tri qui nous est totalement personnel me semble-t-il. Une forme de liberté ?!
    Bravo pour ton choix de tableaux ! Coup de cœur pour le petit garçon rêvant à la fenêtre !
    Belle fin de semaine et bises Brigitte !

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