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« Je sais des arbres
Striés de leur corps à corps avec les vents
Et certains dont les têtes résonnent
Des contes de la brise…
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… D’autres solitaires et debout
Défiant le sol renégat
Et d’autres qui se ressemblent
Autour d’une maison grise…
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… Je sais des arbres
Qui s’humilient au pied des eaux
Pour l’amour de leur image
Et ceux qui secouent d’arrogantes chevelures
À la face du soleil…
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… Je sais des arbres
Témoins de très anciennes naissances
Et qui redoublent de racines
J’en sais d’autres qui expirent
Pour un frôlement d’aile…
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…Je sais des arbres vains et qui ne sont
Que feuilles
Tous ils ont trop vécu
Sur la terre des hommes. »
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Plonger au cœur de l’arbre, explorer ses contours…
Est-ce un arbre colonnaire ? non, en s’approchant,
je crois reconnaître le tronc d’un micocoulier.
Micocoulier, symbole de puissance et de longévité.
L’arbre est étendu, dans un calme absolu, une méditation finale sans retour.
D’où vient-il ? A-t-il fait un long voyage ? Que s’est-il passé dans sa vie ?
Nous n’en saurons rien, arraché à sa terre, parti à la dérive,
il s’est échoué là, pour y finir sa vie d’arbre,
sous le regard médusé de quelques dizaines de roses méduses.
Des arbres, des hommes, drôles de vies, non ?
Mais tout peut redevenir paisible, si nous le décidons…
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Poème « Arbres » – Andrée Chédid 1920-2011.
Photos BVJ – Plage de Saint-Clair au Lavandou – mars 2025.
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Observer le dessous des choses…
BVJ – Plumes d’Anges.
Étranges formes et jolies dentelles d’algues en décoration, la mer s’est occupée de le verdir même mort. C’est-il pas incroyable ?
« Témoins de très anciennes naissance » écrit Andrée Chédid, il me semble, du moins ici, qu’on retrouve cet arbre un peu délaissé qui pourtant donne une ombre très généreuse. La plupart des cours devant les maison en ont un sur l’île.
Des méduses échouées, elles aussi…..
Merci pour ce beau billet, bonne semaine dame PLumes, un beso
En ce moment, les arbres emplissent mes souvenirs,
la tempête de Toussaint en avait décidé ainsi :
pas de micocouliers au nom chantant mais des pins géants
qui servaient de repères dans le paysage…
Et puis la vue sur le ciel a remplacé l’ombre,
les anciens et nouveaux plants semblent goûter leur liberté,
la vie et la mort s’y rejoignent presque sereinement .
« Je sais des arbres qui redoublent de racines » dit la fée Andrée Chédid :
je les touche du pied en marchant, en buttant dans leurs proéminences,
oui, les arbres s’incrustent dans le sol comme dans notre imaginaire,
ils sont la Poésie…tout simplement 🌳
Une semaine nouvelle arrive, sachons bien l’accueillir, chère Brigitte !
Bravo pour tes photos superbes qui rendent l’âme des choses vues, Brigitte.
même échoués, abandonnés sur une plage, une rive ils continuent à nous interpeler, ils racontent, ils nous donnent à imaginer, ce qu’ils sont devenus et leurs épopées, ce qu’ils furent et ce qu’ils seront, une autre écriture qui vient et s’enracine en nous ?
on a l’impression que des bestioles se cachent ici ou là
ces photos sont splendides
Ces arbres deviennent de véritables sculptures où l’on peut deviner toutes sortes de créatures et d’histoires. Très belles photos et Andrée Chedid ne déçoit jamais. Bonne semaine Brigitte, bises.
Les arbres sont les témoins de nos vie. Ils auraient tant de chose à raconter !!
superbes photos qui laissent l’imagination et les mots vagabonder
bonne semaine Brigitte
Debouts ou couchés, les arbres sont toujours fascinants. Ceux-là ont dû faire un long voyage pour s’échouer sur la plage. On espère qu’ils seront heureux dans leur éternité et qu’ils se rappelleront leurs belles années, chargés de feuilles et de fleurs. Quant à ta conclusion « tout peut redevenir paisibles, si nous le décidons », elle me fait réfléchir. Nous sommes tellement happés par nos vies turbulentes bien souvent, qu’il devient urgent que tout redevienne paisible. Bises alpines et belle semaine.
Un beau poème parfait pour accompagner tes photos sur cette plage…les arbres échoués sont toujours aussi beaux ils ont voyagé avant d’arriver jusqu’à nous et s’ils pouvaient parler auraient beaucoup de choses à nous raconter. Triste tout de même de penser que « Tous ils ont trop vécu…sur la terre des hommes ». Très belle journée et merci pour ce partage
La famille Chedid, demande la mamie.
Quand j’étais malade à l’hôpital, j’écoutais en boucle une chanson avec Louis et ses enfants.
Dites aux gens qu’on les aime. Un truc comme ça.
Super article, tant pour les photos que pour les textes. Je vois ces arbres dans notre ried, penchés en diagonale pour se mirer, regarde comme je suis beau. J’y ai vu des écureuils les parcourir afin de mieux sauter sur ceux de l’autre côté. Ces arbres un côté Narcisse.
Et une fois érodés sur la plage, c’est du bois flotté ….
Merci pour tes renseignements sur la gourmande boulangerie de La Grave. On y passe cet été. Oui, en préparant mon billet j’ai croisé le gîte au glacier blanc au dessus du pré de madame Carle.
À plus. ✓ Yann
Un poème qui illustre à merveille tes photos d’arbres, ces arbres qui façonnés par le vent, la mer et les tempêtes, habillés d’algues viennent offrir leur beauté saisissante sur le sable des plages!
Et ce « vieux bois flotté » voit encore parfois quelques oiseaux de mer qui viennent lui rappeler ceux qu’il a connu autrefois dans un jardin ou bien un bois…
Une page extraordinaire!
https://instansfixes.eklablog.com/bois-flotte-a23702078
avec un extrait wiki
Superbes photos
Et de beaux extraits d’Andrée Chedid, grande poétesse.
Bises Brigitte et bonne journée
Il y a longtemps, je glanais sur les plages de grandes branches de bois flottés, voyageurs blanchis par le ressac et les sortais de leur torpeur en les transformant en lampes, lampadaires, porte-photo…Il en reste d’ailleurs quelques vestiges à la maison et chez les amis.
Tes photos sont très parlantes, apaisantes, sauf les méduses :=)
Et comme tu dis « tout peut redevenir paisible si nous le décidons ».
Bises très amicales Brigitte !
Bel hommage poétique à ces êtres qui nous ont donné l’oxygène et permis notre avènement nous sommes les enfants des arbres ! belle semaine à toi Brigitte