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« … – Tu ne soignes pas des résultats d’analyse, tu soignes des personnes…
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… – Pardon de vous avoir interrompue, tout à l’heure, au début de la consultation. Vous avez compris pourquoi je l’ai fait ?
– Non.
– Ce qu’une femme ressent est beaucoup plus important que ce que vous savez. (…)
– Chaque fois que vous interrompez une patiente, vous l’empêchez de dire ce qui est essentiel pour elle. Chaque fois que vous remettez en question la véracité de ce qu’elle dit, vous la faites douter.
– Mais si elle dit quelque chose de faux ?
– D’abord, ce n’est pas « faux », c’est ce qu’elle ressent. Son interprétation n’est peut-être pas conforme aux acquis de la science, mais elle lui permet d’appréhender la situation d’une manière intelligible, de ne pas se laisser gagner par la panique. Notre boulot, ce n’est pas de lui dire que ce qu’elle ressent est « vrai », ou « faux », mais de chercher pour son bénéfice, et avec son aide, ce que ça signifie. Si tu veux que les patientes respectent ton avis, il faut d’abord que tu respectes leur perception des choses…
– Même si elle repose sur une vision complètement fantasmatique ?
– Bien sûr. Respecter ça ne veut pas dire adhérer. Ça veut dire : plutôt que de perdre son temps dans un bras de fer (j’ai raison, tu as tort), essayons de trouver un terrain commun. Une relation de soin, ce n’est pas un rapport de force… »
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Extraits du livre : « Le Chœur des femmes » 2009 Martin Winckler.
Une histoire singulière, mais oh combien bouleversante ! Un autre titre de cet auteur qui traite avec tact d’un sujet différent mais tout aussi délicat : « En souvenir d’André » 2012.
Illustrations : 1/« Docteur Washington, mon docteur » 2/« Pivoines japonaises » Lawrence Alma-Tadema 1836-1912.
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Respecter le ressenti de l’autre…
BVJ – Plumes d’Anges.
Tu ne peux pas tomber plus juste avec ce texte; ma fille attendant des jumeaux et voulant accoucher normalement,, s’est trouvée en butte aux médecins; du coup, j’ai lu Mon corps ne vous appartient pas, étude brillante de la normalisation en médecine, de l’oppression sur les femmes, la grossesse…Cela vient d’une normalienne, c’est intelligent, brillant…mais tu par les médias! Bref, ton texte, je le fais parvenir à ma fille (les jumeaux sont nés sans problème…avant l’intervention des médecins!)
Quelle justesse ! Martin Winckler est médecin.
Je me rappelle avoir eu au téléphone un interne des urgences à qui j’expliquais que malgré certain médicament qu’il venait de prendre, mon compagnon, très gravement atteint, devenait fou de douleur. Il m’a répondu d’un ton ferme : « j’ai bien relu la notice, vous lui direz que c’est impossible, en fait il ne souffre pas ».
Mais je me souviens aussi de cet autre médecin, en soins palliatifs (une femme…) , qui, quand il est mort, a pris dans ses bras son pauvre corps et l’a embrassé.
Grandeur et misère de nos conditions humaines…
Oui le rapport du médecin à son patient et à plus forte raison avec une femme, est tellement délicat et susceptible. Il ne s’agit pas d’évaluer une marchandise ou de faire une quelconque expertise sur un objet, mais de faire une démarche humaine avec tout ce que cela suppose comme approche, décence, pudeur et écoute. Hélas, je doute que ce soit ainsi que se pratique aujourd’hui la médecine, l’argent a vite fait d’écrabouiller le sens de l’humanité et ses valeurs.
Merci, Brigitte pour cet extrait très intéressant.
Bien à toi
j’ai beaucoup apprécié ce livre…
Étant entourée de médecins, j’ai presque toujours admiré leur tact,
rares étaient les manifestations d’irrespect à l’égard des malades !
Il est vrai que chaque manquement auprès des personnes souffrantes
est impardonnable !
Cet extrait est si juste ! hélas, dans la réalité, les médecins laissent peu parler les patients, je m’y heurte depuis quelques années, rares sont les exceptions et j’ai bien peur que les orientations actuelles n’aillent pas dans le bon sens. C’est réconfortant de voir un médecin s’exprimer comme Martin Winckler. Le bouquet de pivoines est magnifique.
Une belle approche des patients qui bien souvent sont perdus dans un univers assez incompréhensible pour eux.
Le milieu médical représente la même proportion d’individus que dans la vie de tous les jours de bons et moins bons humains.
Le long parcours des hôpitaux fait avec mon compagnon, m’a fait découvrir de véritables perles d’humanité.
Magnifique bouquet.
Bises ensoleillées
C’est si précieux, un médecin attentif et à l’écoute – merci pour ce dialogue. Bonne journée, Brigitte.
C’est un texte très juste en effet. Aujourd’hui le patient a un peu trop souvent, la sensation de se heurter à un mur infranchissable de connaissances qui lui fait plier l’échine et ce au détriment d’ une réelle volonté d’écoute de la part du praticien!
des textes qui sonnent juste et qui devrait être lu par tous les médecins et apprentis médecins et pendant qu’on y est tous les soignants
Ce texte me va droit au coeur Brigitte . Il dit ce que je ressentais de façon si aiguë lors que je travaillais ! Douce soirée à toi. Bises. Joëlle
Tous ces conseils devraient s’appliquer dans les relations quotidiennes. Ecouter est tout un art !!
Comme Fiorenza, entourée de médecins de campagne, de ceux qui font encore des visites à domicile, des gardes, qui accompagnent les fins de vie à domicile, je ne peux qu’adhérer à ton beau texte. On devrait toujours tendre à cette relation de respect, d’écoute et d’empathie.
Merci Brigitte pour cette réflexion. Belle journée et Bises.
Un texte qui me parle beaucoup. Et justement, j’étais en train de réfléchir sur un texte que je voulais écrire sur le fait de vouloir avoir raison, à tout prix… Merci.
Bon week end. Il pleut des trombes d’eau sur la corniche…
Merveilleux…
Ton texte entre en résonance avec mon billet sur la mammographie.
Merci ma Plume, joli symbole pour le 8 mars
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tu me donnes envie de lire ce livre, il faudrait que tous les médecins le lisent
Magnifique échange, je m’empresse de noter ce livre !! Merci Plumes d’Anges et beau dimanche, je t’embrasse.
Etre vraiment à l’écoute des autres est une qualité rare !
C’est un malin ce docteur : il écoute à fond la malade et quand elle a fini, oui, il la respecte mais il serait bien content si elle était d’accord avec lui et, que toute gentille, elle va faire ce qu’il lui dit. Mais-a-t-il raison ?
En matière de soins, je ne fais confiance à personne !
Bises et belle santé.
Les médecins … c’est un grand sujet! Où est l’empathie, le respect?
… notre corps appartient seulement à nous! … ce texte devrait être une lecture obligatoire pour les futurs médecins.
Merci Brigitte! Belle soirée. ZaZa