Mise en scène…

29 octobre 2023

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L’automne est bien là, les jours raccourcissent,

la fraîcheur des petits matins et des soirées nous ébranle un peu.

Il nous faut imaginer des moments doux, à partager,

ils peuvent prendre différentes formes, sont créatifs et récréatifs…

Lorsque l’on découvre ce « livre d’art » culinaire de Monique Duveau,

on ne peut résister, on se laisse emporter par la vague gourmande.

Quelle recette choisir dans son univers féérique où fleurs et couleurs mènent la danse ?

Tout tout tout !

Les mises en scène se succèdent :

les photos de son compagnon José Esteves « poète de lumière » sont magnifiques,

l’imagination artistique des tables et des plats enchante le lecteur,

partez à la rencontre de ce beau livre,

vous serez conquis(es) par son élégance, par ses succulentes et poétiques idées.

miam miam…

« Il est une fois, dans la campagne percheronne, à quelques battements d’aile de la forêt de Bellême, un château des délices ; à vrai dire, une ancienne école de village, habitée depuis plus de vingt ans par une fée gourmande surnommée Mona et un artiste poète-homme des bois appelé José. Ils y coulent des jours heureux, et de leur amour et passions complices naissent autant de bons petits plats que de bouquets de saison et de mises en scène merveilleuses… »

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– CHARLOTTE POM-POM –

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Charlotte à préparer la veille…

– Ingrédients : 1,2 kg de pommes Pink Lady, 1/2 citron, 100 g. de beurre de baratte 1/2 sel, 150 g. se sucre roux.

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– Réalisation : Préchauffez le four à 160°. Épluchez les pommes, les couper en fines lamelles. Citronnez-les dans un saladier.

Chemisez le moule à charlotte avec du beurre et du sucre. Déposez en rosace les lamelles de pomme par couches. Intercalez des copeaux de beurre et du sucre entre chaque couche. Tassez bien le tout. Couvrez le dessus du moule de papier sulfurisé et faites cuire à four chaud pendant 1h15 (les pommes doivent être fondantes et transparentes). À la sortie du four, déposez un poids sur le papier sulfurisé pour compacter la charlotte. Laissez refroidir à température ambiante, puis reposer une nuit au frais.

Démoulez sur un plat creux avant de servir, décoré d’une pomme confite.

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« quelqu’un rend visite

à quelqu’un

crépuscule d’automne »

Yosa Buson

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Recette extraite du merveilleux livre « Vivre la campagne  » de Monique Duveau – 2023.

Tableau : « Pommes, pot et plateau »  Jan Ingenhoes  1882-1948.

Photos BVJ.

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Créer la fête…

BVJ – Plumes d’Anges.

Braise ardente…

23 octobre 2023

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« … Père – Le premier examen qu’Isor a passé à l’hôpital, c’était pour un trouble de l’attention. J’y étais allé seul, Maude n’avait pu déplacer sa garde. Je n’oublierai jamais ce moment, les sourcils velus et arrogants du médecin, un jeune interne en psychiatrie. Docteur Jard – fier comme un coq. Pour lui, tout était clair. Isor avait effectivement des difficultés à se concentrer, c’était tout.  Il avait passé trente minutes avec elle mais ça y est, il la connaissait mieux que nous, avait tout compris et me démontrait l’infinie supériorité de son expertise par une chiée de mots savants appris d’hier. J’avais beau lui parler des colères, des retards de langage, des regards déconcertants (ceux d’une adulte mélancolique, pire que cela, ceux des statues de grands hommes qui sondent l’Avenir, le Progrès ou l’Âme humaine), il ne m’écoutait pas, et son visage dur était figé dans une expression dédaigneuse.

Au moment de nous raccompagner à la porte, avec une politesse excessive et trop empressée pour être sincère, il jeta un dernier regard vers Isor. Elle était dans un coin depuis le début de notre entretien. Elle se tenait en face d’une bonne centaine de crayons alignés par taille et par teinte, selon un ordre allant du jaune au bleu. Elle nous faisait dos, mais on pouvait deviner à son immobilité qu’elle était parfaitement sereine. Ce ne pouvait être qu’elle qui avait fait cela, car, à notre entrée, les crayons gisaient tous en un tas informe.

L’interne s’est rassis à son bureau où il eut un moment d’absence. Puis il a simplement lâché : « C’est peut-être un peu plus compliqué que cela. »…

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… Mère – Quand Isor fait la sieste, son visage est si doux que j’ai pris l’habitude, parfois, de m’asseoir à côté d’elle.

Elle a la peau très fine et très blanche, encore plus que moi. C’est presqu’ une feuille de soie, un paravent chinois sur lequel affleurent et peuvent se lire ses moindres humeurs. Elles lui montent à la peau, elles la maquillent. À l’instar des mouches que les courtisanes appliquaient à la cour des rois, les emplacements de ces taches sur le visage d’Isor ont tous une signification particulière. Si son nez est rouge, c’est qu’elle se réjouit. Si c’est les paupières, qu’elle a pleuré. Les joues, qu’elle est embarrassée. Quand vient le tour des tempes, c’est qu’elle est en colère. Et le front enfin, cela veut dire qu’elle est épuisée. Ces taches persistent parfois une bonne heure après que le sentiment est retombé. Cela me permet de savoir ce qu’elle a ressenti en mon absence.

Lorsqu’elle dort, on peut presque voir sur sa peau de lait les ombres de ses rêves qui passent. C’est pour cette raison que je reste près d’elle ; et alors j’imagine tout ce à quoi elle pense…

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… (Lucien) – Et puis, un jour, tu es arrivée alors que je venais de lancer Les Quatre Saisons. C’était la fin du Printemps, les violons étaient déchaînés et tu as poussé un cri. Tu étais soufflée, terrifiée. Un sanglot montait en toi, je le voyais aux hoquets qui faisaient vibrer tes épaules. Comme quelqu’un qui viendrait de découvrir son reflet dans un miroir et serait bouleversée par sa propre image. Tu ne voulais pas que j’éteigne, tu te débattais. Tu as écouté le morceau jusqu’à la fin dans un état d’urgence, presque de survie. Il y eut un large silence. J’étais tétanisé à l’idée de t’avoir fait de la peine. Tu m’as regardé, en pleine catastrophe. Tu as pointé une dizaine de CD sur les étagères. Tu voulais les entendre. Tous. Nous n’avons fait que cela de l’après-midi. Et toute la semaine qui suivit. Tu voulais tout entendre. Avide. Tu aurais voulu être le compositeur, et puis l’instrument, et puis l’auditeur, et puis la musique elle-même. Tu écoutais comme on regarde un portrait de soi, fait par un inconnu. Avec sidération. Avec harmonie. La solitude enfin anéantie.

Avons-nous jamais été à ce point ensemble ?

J’admire tellement et je t’envie cette intelligence que tu as, une intelligence toute émotionnelle, toute corporelle. Moi aussi la musique me touche, me bouleverse même parfois, mais entre elle et moi, il y aura indéfectiblement cette médiation de l’intellect. Toi, tu accèdes aux vérités – de la musique comme du reste – avec un instinct quasi physiologique. Chez toi c’est le corps qui pense, il ne se trompe jamais… »

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C’est l’histoire d’Isor.

Maude et Camillo, ses parents, sont désarmés face à leur petite fille qu’ils sentent différente, ils sont démunis face au monde qui porte sur eux des jugements parfois implacables. Ils s’isolent, s’organisent, observent, créent des petits bonheurs et imaginent d’éphémères possibles.

Un jour, un évènement (l’explosion de leur chaudière) fait qu’ils demandent à un voisin septuagénaire, Lucien, de s’occuper d’Isor le temps de la réparation par un homme de l’art. Entre Isor et Lucien, c’est une rencontre d’âmes, une rencontre de « faille à faille »… Isor est vaste, elle saisit tout, capte le monde, désire vivre en grand, aller au bout des choses. Son énergie sculpte l’histoire et tout va crescendo.

C’est un lumineux premier roman, plein d’amour et de beauté, c’est une mise au monde dans une langue originale et poétique,

c’est un conte, une pièce de musique qui nous emporte haut…

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Extraits de : « La Colère et l’Envie » 2023  Alice Renard.

Illustrations : 1/ « Lever de soleil sur l’île de Bornholm » Claus Johansen  1877-1943  2/ « Sommet de l’Etna »  Edward Peithner von Lichtenfels  1833-1913.

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Naître à soi-même…

BVJ – Plumes d’Anges.

Chants de paix…

16 octobre 2023

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UN CHANT POUR LA PAIX

« Donnez au soleil de s’élever,

Au matin d’éclairer.

La force des prières

Ne nous fera pas revenir

Celui dont la bougie s’est éteinte

Et qui git dans la poussière,

Les larmes amères ne le réveilleront pas,

Ne le ramèneront plus ici.

 

Personne ne nous ramènera

Du fond de la fosse obscure.

Ici ne servent à rien

Ni l’allégresse de la victoire

Ni les cantiques de louange.

 

Alors chantez seulement

Un chant pour la paix,

Ne murmurez pas de prière,

Il vaut mieux que vous chantiez

Un chant pour la paix,

À grands cris.

 

Laissez le soleil entrer

À travers les fleurs.

Ne regardez pas en arrière,

Accordez le repos à ceux qui sont partis.

Levez les yeux avec espoir,

Et pas sur une ligne de mire.

Chantez un hymne à l’amour,

Et pas aux guerres.

 

Ne dîtes pas : « Un jour viendra »,

Faîtes le advenir !

Car ce n’est pas un rêve

Et sur toutes les places

Acclamez la paix ! »

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Shir la-shalum, chanson devenue l’hymne du mouvement pacifiste israélien,

chantée par  Yitzhak Rabin juste avant son assassinat, le 4 novembre 1995…

Auteur : Yaakov Rotblit – 1969

Compositeur : Yair Rosenblum

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« … La laïcité française n’oppose pas la foi à l’incroyance. Elle ne sépare pas ceux qui croient que Dieu veille, et ceux qui croient aussi ferme qu’il est mort ou inventé. Elle n’a rien à voir avec cela. Elle n’est fondée ni sur la conviction que le ciel est vide ni sur celle qu’il est habité, mais sur la défense d’une terre jamais pleine, la conscience qu’il y reste toujours une place pour une croyance qui n’est pas la nôtre. La laïcité dit que l’espace de nos vies n’est jamais saturé de convictions, et elle garantit toujours une place laissée vide de certitudes. Elle empêche une foi ou une appartenance de saturer tout l’espace. En cela, à sa manière, la laïcité est une transcendance. Elle affirme qu’il existe toujours en elle un territoire plus grand que ma croyance, qui peut accueillir celle d’un autre venu y respirer… »

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Extrait de : « Vivre avec nos morts » – Petit traité de consolation –  2021  Delphine Horvilleur.

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Delphine Horvilleur est une femme rabbin,

elle accompagne les morts et leurs proches avec une extrême humanité.

En 11 chapitres elle nous raconte des faits et le sens qu’elle a tenté de leur donner.

Avec humilité, elle parle de ses rencontres et de moments de son existence.

Très érudite, elle éclaire tous les sujets abordés d’une lumière singulière,

  nous offre une talentueuse célébration de la vie,

dit à la mort « tu n’auras pas le dernier mot »,

la traduction de cimetière en hébreu n’est-elle pas « maison des vivants » ?

Ce « petit traité » d’une grande richesse est à lire et à relire sans modération,

parce que la bienveillance n’a pas de prix…

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Photos BVJ  – octobre 2023 – La Sainte Baume dans le var.

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Chanter et chanter encore la paix…

BVJ – Plumes d’Anges.

Relation…

9 octobre 2023

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« Entre

Ce que je pense

Ce que je veux dire

Ce que je dis

Ce que vous avez envie d’entendre

Ce que vous croyez entendre

Ce que vous entendez

Ce que vous avez envie de comprendre

Ce que vous croyez comprendre

Ce que vous comprenez

Il y a dix possibilités que l’on ait des difficultés à communiquer

Mais essayons quand même … »

Bernard Werber – 1993 – « L’encyclopédie du savoir Relatif et Absolu ».

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Que difficile est la vie quand on ne parvient plus à communiquer avec l’autre.

Quel drame est la vie quand on ne tend plus la main à un être en souffrance.

Quelle tristesse est la vie quand on élimine celui qui pense différemment.

Quel désert est la vie quand on s’isole ne sachant plus que dire ou que faire.

Quel enfer devient la vie quand on entre en guerre parce que l’on veut avoir raison.

Il est toujours temps d’adoucir les angles des relations,

de métamorphoser les chemins caillouteux en ruisseaux de la communication,

qu’attendons-nous, qu’attendent-ils ?

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Illustrations : 1/ « Escalier »  2/ « La Seine – Paysage »  Carl Fredrick Hill  1849-1911.

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Fluidifier les cours, construire des ponts…

BVJ – Plumes d’Anges.

Merveilleusement…

2 octobre 2023

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… « J’épluchais une pomme rouge du jardin quand j’ai soudain compris que la vie ne m’offrirait qu’une suite de problèmes merveilleusement insolubles. Avec cette pensée est entré dans mon cœur l’océan d’une paix profonde. »…

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… « L’eau dans le verre de cristal danse imperceptiblement. »…

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Merveilleusement…

Avez-vous remarqué comme parfois il suffit d’un mot doux

cueilli au hasard d’une lecture ou d’une discussion

et en un éclair le sens donné à notre vie change.

Ce mot allège l’existence,

il est un halo de tendre brume, agit comme un baume étoilé,

nous aide à accepter la réalité.

On ne marche plus, on danse, on ne pense plus, on rêve.

Il nous faudrait inventer un dictionnaire des mots doux

pour illuminer nos relations,

pour la traversée d’épreuves, pour les jours de disette…

Quels mots pourrions-nous imprimer sur ses pages ?

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« Mieux vaut allumer sa petite bougie que maudire les ténèbres. »

Lao Tseu

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Extraits de : « Noireclaire »  Christian Bobin  1951-2022.

Illustrations : 1/ « Coupe de fruits » et 2/ « Panier d’oranges »   Léon Bonvin 1834-1866.

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Enrichir la douceur du monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Envolées…

25 septembre 2023

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« … Je n’avais pas tout de suite remarqué que Kat Epadô, le pseudo de Sayo (sans doute parce qu’il résonnait rock, me faisant penser à Kat Onoma), était la première personne du présent du verbe grec : Chanter aux oreilles, Prononcer des paroles magiques, Ensorceler. J’avais trouvé ce choix bizarrement calé. Et même gonflé. Qui le lui avait soufflé ? De plus, un pseudo n’est jamais gratuit. Il vous camoufle et en même temps vous révèle. Je m’étais demandé pourquoi Sayo avait choisi un fragment de grec ancien. Pour le feu du son ou pour la cendre du sens ? Ou seulement pour l’élément mort d’une langue morte, complètement étrangère au Japon afin d’y passer elle aussi pour morte ? Et quand cessait-elle d’être Sayo pour devenir Kat-Epadô ? Qu’est-ce qui changeait alors en elle ? Je ne le lui ai jamais demandé.

Le samedi 1° décembre, j’ai découvert la nouvelle annonce :

CdG  Tunique avec implant

Elle est en fine matière extensible, gris irisé.

Sur l’épaule gauche se trouve une longue forme qui entoure à moitié votre cou comme un implant bizarre

Moi je dis qu’elle est mon chat gris, mon chagrin, couché sur mes épaules  =^^^= …

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J’allume la radio, à chaque fois j’entends comme un immense tremblement de terre. Quelque chose s’écroule.

Je connais un oiseau qui chantait avec assurance au cœur de la dévastation, m’a soudain dit Emily D. La dévastation, on y est, ça c’est sûr, lui ai-je répondu. Mais comment chanter ? Chante, a dit Emily D…

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… Il existe toutes sortes de rencontres. On peut rencontrer un vêtement : il vous foudroie. On peut rencontrer un pseudo : il vous possède. On peut rencontrer un oiseau : il vous fait rougir. La plus petite rencontre contient sa part explosive qui fracture quelque chose en vous…

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Autour de nous, je sentais un immense territoire dressé, avide, vivant. La nuit quelque chose s’éveille, sort, se tend, tiré, étiré en un grand bond, un jaillissement, et ça pousse, ça marche, ça avance. Beaucoup plus qu’en plein jour. Les rochers aussi (il y en avait beaucoup là bas, le chemin traversait un paysage de moraines), même eux, les rochers qui après avoir roulé semblaient s’être immobilisés, étaient en route, comme nous, je voyais bien qu’ils étaient encore en route, à leur dos rond, à leur épuisement, et j’ai compris qu’on n’est jamais arrivé, que rien n’a jamais de fin, même pour les pierres. Et quand je levais la tête, les constellations comme les moraines, leurs cygnes, leurs ourses, leurs lièvres, leurs chevaux et leurs chiens, traversaient le ciel, prises elles aussi dans le même interminable éboulement… »

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Zsazsa quitte son compagnon Thomas, abandonne Paris (pour une année au moins) et part dans les montagnes en vue d’étudier la langue des oiseaux, . Elle arrive la nuit, sous la neige, dans une baraque (dessinée par Jean Prouvé) au cœur de la forêt. Elle apporte dans ce lieu de solitude juste l’indispensable, deux livres d’Emily Dickinson publiés aux éditions Corti, deux livres de poésie chinoise  (de Li Bai et de Du Fu), un livre signé du russe Isaac Babel, un IMac 27 pouces, un téléphone portable, un duvet, des draps…

Ce soir là, elle fait la connaissance sur EBay de Sayo, celle-ci vend sous le pseudo de Kat-Epadô, des fringues de la célèbre marque Comme des garçons. Ce qui interpelle la narratrice, c’est le style de la petite annonce accompagnant la photo du vêtement : un texte court, étrange, poétique, mystérieux, elle tombe immédiatement sous le charme. S’en suit une relation entre ces deux « oiseaux » qui évoluera au fil des pages…

J’ai adoré cette lecture, une sorte de petit roman japonais où l’on s’attache à la délicatesse des mots, à l’essence des choses. Zsazsa  questionne et se questionne, tout a son importance mais tout est dérisoire aussi. C’est la quête de deux femmes qui vont grappiller un peu de l’autre, elles sont à une étape de leur vie, elles cherchent à entrevoir qui elles sont vraiment et vers où elles veulent aller.

L’écriture de l’auteure est toujours belle, ses descriptions de la nature, son côté sauvage et érudit, cet attachement aux maladresses et aux petits détails qui illuminent le présent sont un enchantement.

Sans se voir, sans se connaître, on peut tisser des liens, de lumineux liens.

AIFELLE en avait parlé –>

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Extraits de : « La langue des oiseaux »  2014  Claudie Hunzinger.

Illustrations : 1/ « Oiseaux »  Elise Konstantin-Hansen  1858-1946  2/ « Roses »  Elizabeth Bigelow Greene  1837-1915.

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Chercher un sens…

BVJ – Plumes d’Anges.

Puissance créatrice…

21 septembre 2023

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« Devant l’éclair

sublime est celui

qui ne sait rien »

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Nous sommes un être créé qui crée et se crée en secret… troublant vertige !

« Connais-toi toi même » aurait dit Socrate,

gravons ces mots sur les murs de nos pensées les plus intimes.

Composer, édifier, réaliser, mettre au monde…

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Une marée intérieure nous inonde.

Flux et reflux décollent les plus petites particules

de paroles enfouies, d’émotions refoulées.

Il nous faut réorganiser l’espace,

balayer l’inutile pour enfin laisser place à la lumineuse énergie créatrice.

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« Le vent

dans mon cœur

est une chose sauvage »

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Haïkus de Matsuo Basho.

Tableaux : 1/ « Table de travail »  2/ « Rivage »  3/ « Still life »   Pekka Halonen  1865-1933.

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Trouver notre juste place dans le monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Fleurs et fleurettes…

11 septembre 2023

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« J’aimerais que mes souvenirs qui clignotent souvent soient munis d’un interrupteur

afin que je puisse au besoin les rallumer après les avoir éteints un certain temps. »

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« Toute vie est un hasard

Pourtant mes yeux ont vu trop de choses

Pour vivre comme un simple visiteur. »

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Dans les après-midi pré-automnales, je ne veux encombrer mon esprit,

j’aspire à la sérénité, j’appelle des souvenirs fleuris, j’en fais un doux bouquet.

Des forces lumineuses et colorées se tissent, se sculptent, se disent, se chantent,

des bulles d’énergie s’élèvent pour peindre dans le ciel de nouvelles étoiles.

Ainsi va la vie, elle nous montre que nous sommes en vie,

que la lumière est là en nous, à côté de nos zones d’ombre.

Ne perdons pas de temps à ressasser,

choisissons nos lignes de force,

 le tableau de notre quotidien se fera harmonieux et joyeux…

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Poèmes du sud-coréen Eom Won-tae  « Dans une région obscure »  2023

Tableaux : 1/ « Jeux d’enfants »  Alexei Harlamov  2/ « Fleurs dans un verre »  Albert Edelfelt

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Choisir notre lecture du monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

S’adapter…

3 septembre 2023

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Les platanes sont là, alignés sur les bords des rues et des routes ou dispersés sur les places, fiers, droits, nous prodiguant une ombre bienfaisante lors des étés si chauds. Ils tirent leur force de sols souvent recouverts de goudron – ces arbres citadins se plient au bon vouloir des Hommes -, quelle énergie lorsque notre regard se tourne vers les cieux et découvre leur hauteur souvent démesurée ! Ils sont taillés régulièrement, souhaitons que ce soit au juste moment pour ne pas compromettre les fragiles équilibres de la nature, ils sont en survie, beaucoup ont été abattus victimes d’un microscopique champignon, le chancre coloré.

Troncs et branches portent cicatrices, elles se transforment au fil des ans en véritables œuvres d’art vivantes : cavités ou gibbosités font la joie des insectes et des oiseaux.

En ce premier jour de septembre, les troncs sont d’un blanc-crème éclatant, les arbres ont mué, les écorces se sont délitées, la desquamation est totale, en quelques jours, la tristesse a aussi sa beauté… Manque d’eau et chaleur excessive en seraient la cause, le processus se déroulant habituellement sur plusieurs mois. S’adapteront-ils à ces conditions extrêmes ?

Nul ne le sait, même les vieilles pierres observent le silence à ce sujet…

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Sur le très intéressant site luminessens.org il est dit du platane, entre autres choses :

Dans la tradition sikh, le sâdhu Baba Sri Chang planta un jour un tison en terre, d’où sortit un platane : « Si d’un tison on peut faire naître un arbre, alors d’un homme ordinaire on doit pouvoir faire jaillir le divin. »

Soyons dans l’espérance…

Photos BVJ – Aix-en-Provence.

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S’adapter…

BVJ – Plumes d’Anges.

Joie de l’âme…

25 août 2023

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« … la joie, à l’inverse du plaisir, ne se décrète pas. Nous pouvons chercher le plaisir, et l’obtenir presque à coup sûr, par la satisfaction d’un besoin ou d’un désir : manger, boire, faire l’amour, s’adonner à une activité que nous aimons. La joie est une émotion beaucoup plus intense que le plaisir et elle nous tombe dessus, comme une grâce. Elle transporte notre cœur, notre esprit et notre corps…

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nous ne pouvons pas programmer la joie comme il est possible de programmer le plaisir, mais nous pouvons créer un terrain favorable à l’émergence de la joie. En étant présents et attentifs à ce que nous faisons, la joie peut survenir…

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... Si nous contemplons avec attention la beauté d’un paysage ou d’un sourire, une joie immense peut soudain inonder notre âme. De même, la joie jaillit souvent dans un cœur reconnaissant envers la vie…

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si nous pratiquons la gratitude, si nous savons remercier la vie et les autres chaque jour pour ce qu’ils nous apportent de beau, de bon ou d’utile – parfois même à travers des difficultés ou des épreuves – , alors la joie envahira souvent notre âme. Il en va de même pour la bienveillance…

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La joie est aussi l’expression de l’augmentation de notre puissance vitale. Plus nous sommes capables d’agir et d’agir librement, plus notre esprit est joyeux…

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La joie accompagne la croissance de notre être, de notre intelligence, de notre cœur, de notre créativité, de notre conscience. La joie est d’autant plus forte que l’effort a été intense pour y parvenir ou combler nos espoirs…

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La joie est le fruit d’un dévoilement. Comme l’amour, elle réside au plus profond de l’esprit et du cœur de tout être humain. La joie de vivre est naturelle chez les enfants. Elle est comme une source jaillissante…

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Puis les soucis de la vie, les peurs, les déceptions et les tristesses vont progressivement obstruer cette source. Il s’agit de se débarrasser des idées et des croyances erronées, des peurs, des tristesses et des colères qui empêchent la source de jaillir…

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L’eau pourra alors couler et inonder l’âme de joie. C’est ainsi que nous redevenons comme ces petits enfants, qui se réjouissent d’un rien, qui vivent dans l’instant présent, qui s’émerveillent de tout et ne cessent de rire… »

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Rencontrer certains paysages peut transporter notre âme.

L’heure parfaite, la lumière idéale, une température vivifiante,

tout devient merveille dans la découverte :

les rochers de granit poli d’une exquise douceur,

la musique et le scintillement de l’eau, un camaïeu de bleus divins…

La joie fait irruption et l’onde quelques jours après est toujours présente.

Pour accompagner ces moments magiques,

le hasard avait mis dans nos bagages divers livres,

dont les deux tomes de « L’Âme du monde » de Frédéric Lenoir,

conte philosophique très à propos dans ces lieux propices à la méditation. 

Merci la vie !

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Extraits de « L’Âme du monde » tome II  2019  Frédéric Lenoir.

Photos BVJ – Suisse Août 2023 – Torrent du Val Cristallina dans le Tessin.

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Se sentir à sa juste place, joie absolue…

BVJ – Plumes d’Anges.