Archive pour novembre 2010

L’Eau de l’eau…

vendredi 12 novembre 2010

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 » Des Indous avaient amené un éléphant ; ils l’exhibèrent dans une maison obscure. Plusieurs personnes entrèrent, une par une, dans le noir, afin de le voir.

Ne pouvant le voir de leurs yeux, ils le tâtèrent de la main.

L’un posa la main sur sa trompe ; il dit :

« Cette créature est telle un tuyau d’eau. »

L’autre lui toucha l’oreille : elle lui apparut semblable à un éventail.

Lui ayant saisi la jambe, un autre déclara :

« C’est un pilier. »

Après lui avoir posé la main sur le dos, un autre dit :

« En vérité, c’est un trône. »

De même, chaque fois que quelqu’un entendait une description de l’éléphant, il l’a comprenait d’après la partie qu’il avait touchée.

Leurs affirmations variaient selon ce qu’ils avaient perçu.

L’un l’appelait »dal », l’autre »alîf ».

Si chacun avait été muni d’une chandelle, leurs paroles n’auraient pas différé.

L’œil de la perception est aussi limité que la paume de la main qui ne pouvait cerner la totalité de l’éléphant.

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L’œil de la mer est une chose, l’écume en est une autre ;

délaisse l’écume et regarde avec l’œil de la mer.

Jour et nuit, provenant de la mer, se meuvent les flocons d’écume ; tu vois l’écume, non la mer.

Que c’est étrange !

Nous nous heurtons les uns contre les autres comme des barques; nos yeux sont aveuglés ;

l’eau est pourtant claire.

Oh, toi qui t’es endormi dans le bateau du corps, tu as vu l’eau ; contemple l’Eau de l’eau.

L’eau a une Eau qui la pousse, l’esprit un Esprit qui l’appelle. »

Extrait du « Mesnevi » de Jalâl al Din Rûmi – 1207 – 1273.

Illustrations : 1/ « Apollon et les continents:l’Asie » – Giovanni Battista Tiepolo – 1696 – 1770  2/ « Les yeux de M’lle Anna Held » 1898 -Affiche pièce de théâtre  (The Strobridge Lith.).

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Savoir regarder … Le travail de la vie ?…

BVJ – Plumes d’Anges.


Fraîcheur…

mercredi 10 novembre 2010

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 » L’esprit envahi de souvenirs et préoccupé par l’avenir perd la fraîcheur de l’instant présent.
Nous sommes alors incapable de reconnaître la simplicité lumineuse de l’esprit qui est toujours présente derrière le rideau des pensées. »

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 » La cause première du bonheur réside dans notre esprit, alors que les circonstances extérieures ne constituent que des conditions adverses ou favorables. »

Matthieu Ricard  – « Offrandes » – 2003 –  Éditions de la Martinière.

Tableaux  : 1/ « Enfant assis sur une balançoire » 2/ « Enfant debout sur une balançoire »  XIXème siècle  – auteur inconnu.

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Cultiver la fraîcheur de l’enfant qui est en nous…

BVJ – Plumes d’Anges.


Souris…

lundi 8 novembre 2010

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… » Mu,

cette femme incroyable, m’a appris que si nous voulons quelque chose avec la totalité de notre être, nous finissons par l’obtenir…

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… Philosophie zen :

Agir sans finalité

Bien faire son ouvrage en cours

Ne pas chercher la perfection mais l’authenticité

Trouver l’inépuisable dans le silence de l’ego

Abandonner la volonté du pouvoir…

…Être et ne pas paraître

Vivre sans ornements : les mots décrivent le monde mais ne sont pas le monde, réciter une doctrine n’est pas la pratiquer…

… Ne te soucie pas des défauts du maître. Si tu es sage, tu sauras extraire ce qu’il y a de bon en lui. Lorsque tu dois traverser un fleuve, même si la barque est peinte dans une horrible couleur, tu es reconnaissant qu’elle te transporte sur l’autre rive…

… Les contrariétés de la vie n’affectent pas la paix de mon esprit. Essaies-tu de faire un travail parfait ? S’il en est ainsi, tu te trompes : pour les humains, la perfection est inaccessible, l’excellence, oui. Fais ton travail du mieux que tu peux, en acceptant les erreurs inévitables…

… C’est une question de vie ou de mort. Rien ne dure. Le temps passe vite ; n’attends personne, tu ne dois pas le gaspiller…

… L’humilité, c’est cesser de protéger tes croyances, d’affirmer à chaque instant ton existence, de démontrer à qui cela importe peu que tu mérites d’être vivant. Va, lâche prise, tu n’as rien à justifier. Entre dans ton corps, dépouille le de toute finalité, ne l’envahis pas de tes doutes et de tes défenses, abandonne-toi…

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… Décide-toi, deviens maître de ta vie…

… Il est important que le monde soit en paix…

…tant que je chercherais la lumière en dehors de moi, le monde ne serait jamais en paix…

… Ryosaku affirmait que tout ce qu’on avait obtenu devait être donné : « Rien pour moi qui ne soit pour les autres ». Se trouver soi-même, c’est se donner corps et âme… C’est à dire, faire partie du monde, laisser les choses couler naturellement sans efforts inutiles, en s’abandonnant avec confiance au présent…

… La vérité ne s’obtient jamais de personne. On la porte toujours en soi…

… Quand ton esprit formule un souhait avec passion, le miroir que nous appelons réalité le fait apparaitre devant toi…

… Celui qui désire atteindre le but suprême doit d’abord changer ses habitudes, vaincre la paresse, devenir un homme moral. Pour être fort dans les grandes choses, il faut l’être dans les petites…

… Mais cesse de t’inquiéter. Tous les problèmes ne sont que des illusions mentales. Abandonne-toi à la réalité de ce moment. Nous sommes à quelques pas de quelque chose d’incroyable, qu’importe qu’il s’agisse de mille pas ou de cent mille pas. Allons-y !…

… Le bonheur c’est d’être nous-même dans le milieu qui nous convient…

… Pas d’échecs, mais des changements de chemins…

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… En Inde, on adore un éléphant, GANESH ; Il est toujours accompagné d’une souris qui se nourrit des offrandes. En réalité, cette image recèle un piège : le véritable dieu n’est pas Ganesh, c’est la souris. L’éléphant s’enfle, se colore de doré, étire ses quatre bras en montrant des objets symboliques, ceint son énorme front d’un diadème. Bref, c’est un mirage, destiné à impressionner, mais en réalité, c’est la souris qui commande. Personne ne voit un véritable maître. Il est invisible. Il n’a pas de disciple préféré : il enseigne à l’humanité toute entière. Il ne possède pas de temple, la planète et le cosmos sont sa demeure. Il se dissimule  sous l’aspect d’un personnage secondaire ; c’est le tigre sur lequel Bouddha semble méditer, c’est l’âne qui porte le Christ, c’est le taureau noir qui donne la force à Mithra…

 » Mu, le maître et les magiciennes » 2005  Alexandro Jodorowsky.

Illustrations : 1/ « Le Message »  Thomas Cooper Gotch 1854-1931  2/ « Ibis »  Gustave Moreau 1826-1898  3/« Ganesh et deux servantes » Auteur inconnu  1790/1825  Musée de Brooklyn.

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Voir le monde tel qu’il est et non comme on nous l’a enseigné…

BVJ – Plumes d’Anges.






Clochettes de fées…

dimanche 7 novembre 2010

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Panicules dressées…

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Blanches clochettes…

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Grelots blanc-rosé…

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Ces fleurs dorment le jour…

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… s’épanouissent la nuit.

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Quel est donc leur ami de la nuit ?

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TRÈS BEAU DIMANCHE À VOUS !

… » Nous sommes les abeilles de l’Univers.

Nous butinons éperdument le miel du visible pour l’accumuler dans la grande ruche d’or de l’invisible. »…

« Lettre à Witold von Hulevicz  – Rainer Maria Rilke 1875-1926.

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Le jour, la nuit… La nature cisèle son œuvre  sans repos, avec amour…

BVJ – Plumes d’Anges.


Élégance…

vendredi 5 novembre 2010

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… » Où se trouve la beauté ? Dans les grandes choses qui, comme les autres, sont condamnées à mourir, ou bien dans les petites qui, sans prétendre à rien, savent incruster dans l’instant une gemme d’infini ?…

… Le Camélia sur la mousse du temple, le violet des monts de Kyoto, une tasse de porcelaine bleue, cette éclosion de la beauté pure au cœur des passions éphémères, n’est-ce-pas ce à quoi nous aspirons tous ? Et ce que nous autres, Civilisations de l’Ouest, ne savons atteindre ? La contemplation de l’éternité dans le mouvement même de la vie…

… Comme nous concluons vite, de l’apparence et de la position, à l’intelligence des êtres…

… C’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui cherche les gens et qui voit au delà… Nous ne voyons jamais au delà de nos certitudes, et plus grave encore, nous avons renoncé à la rencontre, nous ne faisons que nous rencontrer nous-même sans nous reconnaître dans ces miroirs permanents…

… Finalement, je me demande si le vrai mouvement du monde, ce n’est pas le chant…

… Pouvons-nous être si semblables et vivre dans des univers si lointains ?…

… Ce qu’il faut vivre avant de mourir, je le sais à présent. Voilà, je peux vous le dire. Ce qu’il faut vivre avant de mourir, c’est une pluie battante qui se transforme en lumière…

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« L’Élégance du hérisson » 2006 Muriel Barbery.

Illustrations : 1/ « Étude d’une jeune fille en robe japonaise » William Meritt Chase 1849-1916 2/ « Camélia » Revue botanique – Tome 2 – Planche 42  1788 William Curtis.

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Voir au-delà…

BVJ – Plumes d’Anges.

À réfléchir…

jeudi 4 novembre 2010

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 » Ce qui probablement fausse tout dans la vie, c’est qu’on est convaincu qu’on dit la vérité parce qu’on dit ce qu’on pense. »

« Toutes réflexions faites »  Sacha Guitry 1885-1957.

Tableau : « Femme debout devant un miroir »  Christoffer Wilhelm Eckersberg 1783-1853.

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Proposer un chemin, et non l’imposer…

BVJ – Plumes d’Anges.

Musique des sphères…

mercredi 3 novembre 2010

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PETITES FANTAISIES

– SUITE –

( cf. »mes petites plumes du 15/06/2010 )

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 » Petite fantaisie cosmique en hommage à la musique des sphères « 

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Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do…

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… nous chantent en chœur les oiseaux…

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BVJ – 1997

 » Il y a de la musique dans le soupir du roseau ; il y a de la musique dans le bouillonnement du ruisseau ; il y a de la musique en toutes choses, si les hommes pouvaient l’entendre. »

« Don Juan »  Lord Byron  1788-1824.

ÉCOUTER pour entendre…

BVJ – Plumes d’Anges.

Offrandes lumineuses…

mardi 2 novembre 2010

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…  » ces rites automnaux sont parmi les plus vieux célébrés sur terre. Il semble que, par tous pays, le jour des morts se situe à l’arrière saison, après les dernières récoltes, quand le sol dénudé est supposé livrer passage aux âmes couchées sous lui. »…

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…  » Cette règle des commémorations funèbres automnales a ses exceptions. L’une des plus belles fêtes des morts, le festival Bon, qui est bouddhiste, a lieu l’été, et consiste à envoyer au large des centaines de minuscules esquifs où brûle une petite lampe, image de notre précaire et immense voyage vers l’éternité. » …

« Le temps, ce grand sculpteur »  Marguerite Yourcenar 1903-1987.

Tableaux : 1/ « Nymphéas » 2/ « Le pont japonais »  Claude Monet 1840-1926.

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Des fleurs et des lumières, comme des mots d’amour…


BVJ – Plumes d’Anges.

Va-et-vient…

lundi 1 novembre 2010

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 » L’Expérience est la Route en lacets

Que l’esprit préfère – paradoxalement

à lui-même –

Car il suppose qu’elle nous conduira

Tout à fait à l’Opposé – Comme elle est compliquée

La Discipline Humaine –

Qui Force l’Homme à choisir Lui-même

Sa Souffrance Prédestinée.

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Poème 899 / 1865 – Emily Dickinson 1830-1886.

Tableaux : 1/ « Antony’s Nose Hudson »  Victor DeGrailly 1804-1889 2/ « Château de Heidelberg » 1620  Jacques Fouquières 3/ « Stockolm- phénomène de halo et de parhélie de 1535 » Jacob Elbfas 1600-1664.

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Le vent tourne, le ciel change…

BVJ – Plumes d’Anges.